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Améliorer le taux de survie des personnes atteintes d’un cancer du pancréas

Un essai clinique international a changé la façon dont les médecins partout dans le monde traitent le cancer du pancréas. La recherche révolutionnaire dirigée par le groupe Unicancer en France et le Groupe canadien des essais sur le cancer (GCEC)(page en anglais), un programme national de la Société canadienne du cancer (SCC), a testé une nouvelle association de trois agents chimiothérapeutiques dans le but d’améliorer les résultats chez les personnes dont le cancer du pancréas avait été traité au moyen d’une intervention chirurgicale. La recherche a révélé que la nouvelle association de médicaments était plus efficace que la norme actuelle de soins.

« L’essai a démontré que la nouvelle association de médicaments améliorait de beaucoup le taux de survie des patients, déclare le Dr Daniel Renouf, oncologue pour BC Cancer et coprésident du groupe de travail sur le cancer du pancréas au sein du GCEC. Les personnes qui reçoivent ce nouveau traitement après une intervention chirurgicale sont beaucoup plus susceptibles d’être toujours en rémission du cancer après cinq ans. »


Dr Dan Renouf
Dr Dan Renouf

Gayle Archibald a participé à l’essai et est en rémission du cancer depuis dix ans.

C’est en 2012, à l’Action de grâces, que tout a commencé. Gayle avait des reflux gastriques et présentait des symptômes semblables à ceux de la grippe. Peu après, elle a remarqué que ses urines et ses selles avaient changé de couleur. Une tomodensitométrie a par la suite confirmé qu’elle était atteinte d’un cancer du pancréas. Gayle était âgée de 53 ans.

« J’ai tout d’abord cru que ce n’était rien, se rappelle-t-elle. Quatre jours plus tard, je subissais une intervention chirurgicale au cours de laquelle on a enlevé des parties de mon pancréas, de mes intestins, de ma vésicule biliaire et de mon estomac. »

Après l’intervention chirurgicale, les médecins de Gayle lui ont parlé de l’essai clinique.

« Se faire dire qu’on a un cancer du pancréas est affolant, surtout quand on apprend que ce type de cancer a un taux de survie de seulement cinq ans, relate-t-elle. Alors, quand on m’a offert la chance de participer à un essai clinique, je me suis dit que si ça pouvait me permettre de vivre plus longtemps, j’allais y prendre part sans hésitation. »

Gayle Archibald
Gayle Archibald

Aujourd’hui, Gayle espère que parler de son expérience incitera plus de personnes à participer à des essais cliniques pour faire progresser la recherche sur le cancer.

« Je remercie ma bonne étoile, mais je touche du bois; je suis toujours en vie et c’est ce qui compte le plus, ajoute-t-elle. Si vous ne participez pas aux essais, nous n’avancerons jamais, nous ne saurons pas ce qui fonctionne et ce qui ne fonctionne pas. »

Depuis que les résultats de l’essai ont été publiés, le traitement que Gayle a reçu a été approuvé et comme il constitue maintenant la nouvelle norme de soins, il est entièrement financé. Il a également été intégré aux lignes directrices provinciales relatives aux traitements recommandés pour les personnes atteintes d’un cancer du pancréas. L’amélioration des résultats à long terme de l’essai a été confirmée et a fait l’objet d’une publication l’année dernière dans JAMA Oncology(page en anglais).

Afin d’approfondir les bases de cette recherche, le GCEC teste actuellement la même association de trois médicaments utilisés avant l’intervention chirurgicale dans le cadre d’un nouvel essai au Canada codirigé par le Dr Renouf. L’étude cherche à déterminer si cette chimiothérapie permet d’obtenir de meilleurs résultats lorsqu’elle est administrée plus tôt aux patients.

« Nous savons que nous pouvons encore améliorer le traitement, par exemple en déterminant le meilleur moment pour administrer la chimiothérapie, explique le Dr Renouf. Il est essentiel que des organisations comme la Société canadienne du cancer et leurs donateurs financent ces essais importants, qui n’auraient pas été possibles autrement. »