Facteurs de risque du cancer de l'utérus

Un facteur de risque est quelque chose, comme un comportement, une substance ou un état, qui accroît le risque d’apparition d’un cancer. La plupart des cancers sont attribuables à de nombreux facteurs de risque. Mais il arrive que le cancer de l'utérus se développe chez des femmes qui ne présentent aucun des facteurs de risque décrits ci-dessous.

Au Canada, les taux d’incidence du cancer de l’utérus ont augmenté de façon régulière au cours des 30 dernières années. Les femmes atteintes du cancer de l’utérus ont habituellement plus de 50 ans. Ce cancer est plus fréquent chez les femmes blanches que chez les autres populations. Les femmes qui vivent en Amérique du Nord et en Europe sont plus souvent atteintes du cancer de l'utérus que celles qui habitent d'autres parties du monde.

L'hyperplasie atypique de l'endomètre est un état précancéreux de l’utérus. Ce n’est pas un cancer, mais elle peut se transformer en cancer de l’utérus si elle n’est pas traitée. Certains des facteurs de risque du cancer de l’utérus risquent également de causer l’hyperplasie atypique de l’endomètre. Apprenez-en davantage sur les états précancéreux de l’utérus.

Les facteurs de risque sont habituellement classés du plus important au moins important. Mais, dans la plupart des cas, il est impossible de les classer avec une certitude absolue.

Hormonothérapie substitutive par œstrogène

L’hormonothérapie substitutive (HTS) a recours aux hormones sexuelles femelles (œstrogène, progestérone ou les deux) pour maîtriser les symptômes de la ménopause, comme les bouffées de chaleur, la sécheresse vaginale et les sautes d’humeur. La recherche démontre que l’administration d’une HTS à base d’œstrogène seulement (sans progestérone) accroît le risque de cancer de l'utérus. Associer l’œstrogène à la progestérone (HTS combinée) ne fait pas augmenter le risque de cancer de l’utérus.

Nombre de menstruations

Les femmes qui ont un plus grand nombre de menstruations au cours de leur vie risquent davantage d’être atteintes du cancer de l’utérus. On parle entre autres des femmes qui ont commencé à être menstruées avant l’âge de 12 ans (menstruations précoces, ou ménarche précoce) ou dont les menstruations ont cessé après 55 ans (ménopause tardive). Des menstruations précoces tout comme une ménopause tardive signifient que le corps fabrique de l’œstrogène plus longtemps, ce qui accroît le risque de cancer de l'utérus.

Aucun accouchement

Les femmes qui ne donnent jamais naissance à un enfant sont 2 fois plus susceptibles d’être atteintes du cancer de l'utérus que les femmes qui accouchent au moins une fois. Lors de la grossesse, le taux d’œstrogène dans le corps baisse. Plus une femme accouche, moins son corps fabrique d’œstrogène et plus son risque d’être atteinte d’un cancer de l’utérus diminue.

Embonpoint et obésité

Une femme qui fait de l’embonpoint ou qui est obèse risque davantage d'être atteinte du cancer de l'utérus. La femme qui a beaucoup de graisse corporelle peut être jusqu’à 10 fois plus susceptible d’en être atteinte.

Les chercheurs ne savent pas exactement pourquoi l’embonpoint et l’obésité font augmenter le risque de cancer de l’utérus. C’est peut-être parce qu’avoir trop de tissu graisseux accroît le taux d’œstrogène dans le corps, et qu’une trop grande quantité d’œstrogène fait augmenter le risque de cancer de l’utérus. Chez les personnes obèses, le taux sanguin d’insuline et du facteur de croissance 1 analogue à l’insuline est souvent élevé, ce qui peut aider certaines tumeurs à croître. Le risque d’apparition d’un cancer de l’utérus est encore plus élevé chez les femmes qui font de l’embonpoint ou qui sont obèses et qui font de l’hypertension artérielle ou du diabète.

Tamoxifène

Le tamoxifène (Nolvadex, Tamofen) est un médicament hormonal administré pour traiter certains cancers, le plus souvent le cancer du sein. Les femmes qui reçoivent du tamoxifène pendant 2 ans ou plus risquent davantage d'être atteintes du cancer de l'utérus.

Syndrome des ovaires polykystiques

Le syndrome des ovaires polykystiques (SOPK) est causé par des changements du cycle hormonal normal et du processus d’ovulation normal. De nombreuses femmes atteintes du syndrome des ovaires polykystiques ne sont pas menstruées souvent, ou ne le sont pas du tout, et peuvent avoir de la difficulté à tomber enceintes. Ces femmes risquent également davantage d’être atteintes du cancer de l’utérus.

Diabète

Le diabète, aussi appelé diabète sucré, est une maladie chronique qui fait augmenter le taux de sucre sanguin. La femme atteinte de diabète risque environ 2 fois plus d’avoir un cancer de l'utérus que la femme qui n’est pas diabétique. La femme diabétique qui est également obèse ou dont la pression artérielle est élevée risque encore plus d'être atteinte du cancer de l’utérus.

Radiothérapie au bassin

On a recours à la radiothérapie pour traiter certains cancers ou des saignements utérins causés par une affection non cancéreuse (bénigne). La femme qui reçoit de fortes doses de radiothérapie au bassin risque davantage d'être atteinte du cancer de l'utérus.

Tumeurs de l'ovaire sécrétrices d'œstrogène

La femme atteinte d’une tumeur de l’ovaire qui fabrique de l’œstrogène risque davantage d’avoir un cancer de l’utérus puisque son taux d’œstrogène est élevé.

Peu d’activité physique

La femme qui fait peu d’activité physique risque davantage d’avoir un cancer de l’utérus. Être active semble protéger du cancer de l’utérus.

Syndrome de Lynch

Le syndrome de Lynch (aussi appelé cancer colorectal héréditaire sans polypose ou HNPCC) est une maladie héréditaire causée par un changement (mutation) qui s’est produit dans l’un des gènes de réparation mésappariés de l’ADN. Ces gènes corrigent habituellement les erreurs commises lors de la copie de l'ADN pendant la division cellulaire. Dans le cas du syndrome de Lynch, les gènes de réparation mésappariés ne fonctionnent pas correctement et les cellules porteuses d'erreurs ne sont pas réparées. Ces cellules anormales finissent par s'accumuler et peuvent devenir cancéreuses.

Les femmes atteintes du syndrome de Lynch risquent davantage d’être atteintes du cancer de l'utérus au cours de leur vie. Ces femmes ont tendance à avoir le cancer de l’utérus à un plus jeune âge que les femmes en général.

Syndrome de Cowden

Le syndrome de Cowden est une maladie héréditaire qui peut provoquer la formation de nombreuses masses non cancéreuses appelées hamartomes dans la peau, le sein, la glande thyroïde, le côlon, l’intestin grêle et la bouche. Le syndrome de Cowden est causé par une mutation dans le gène PTEN. Il accroît le risque de cancer de l’utérus.

Facteurs de risque possibles

On a établi un lien entre les facteurs qui suivent et le cancer de l’utérus, mais on ne possède pas suffisamment de preuves pour affirmer qu'ils sont des facteurs de risque. On doit faire plus de recherches pour clarifier le rôle de ces facteurs dans le développement du cancer de l’utérus :

  • inactivité physique (habitudes sédentaires)
  • antécédents familiaux de cancer de l’utérus
  • pression artérielle élevée (hypertension)
  • exposition au diéthylstilbestrol (DES), une forme d’œstrogène fabriquée en laboratoire
  • charge glycémique élevée (la charge glycémique permet d’évaluer la rapidité à laquelle certaines quantités d’aliments font augmenter le taux de sucre sanguin)

Questions à poser à votre équipe de soins

Afin de prendre les bonnes décisions pour vous, posez des questions sur les risques à votre équipe de soins.

Révision par les experts et références

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Réduire le risque de cancer de l’utérus

La réduction des risques, c'est lorsqu'on entreprend des démarches pour diminuer la probabilité de cancer. Les stratégies de réduction des risques qui suivent peuvent faire diminuer la probabilité d'être atteinte d'un cancer de l'utérus.

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