En tant qu’homme trans ou personne non binaire à qui on a assigné le sexe féminin à la naissance, ai-je besoin de subir un test de dépistage du cancer du col de l’utérus?

Les personnes trans, non binaires et de diverses identités de genre font face à des obstacles de taille en matière d’accès aux soins de santé et sont moins susceptibles de passer des tests de dépistage du cancer que les personnes cisgenres. Les obstacles qui peuvent compliquer la participation des personnes de la communauté trans au dépistage du cancer sont notamment :

  • la transphobie et la discrimination;
  • les connaissances limitées des professionnels de la santé sur les questions touchant les personnes trans (par exemple la dysphorie de genre);
  • le manque de ressources spécifiques aux personnes trans;
  • les inquiétudes quant à la sécurité physique et émotionnelle.

Les examens de dépistage du cancer sont toutefois un élément important des soins médicaux courants pour toute personne, car plus le cancer est détecté tôt, meilleures seront les options de traitement et l’issue de la maladie.

En tant qu’homme trans ou personne non binaire à qui on a assigné le sexe féminin à la naissance, ai-je besoin de subir un test de dépistage du cancer du col de l’utérus?

Toute personne qui a un col de l’utérus peut développer un cancer du col de l’utérus. Presque tous les cas de cancer du col de l’utérus sont attribuables à une infection par le VPH. Le VPH se propage par contact sexuel, ce qui inclut les relations sexuelles, le contact génital peau sur peau et les relations buccogénitales, et ce, peu importe le genre ou l’orientation sexuelle.

Si votre dossier médical indique que vous êtes un homme, vous pourriez ne pas recevoir de rappels pour le dépistage du cancer du col de l’utérus. Discutez du dépistage avec votre professionnel de la santé.

Notre recommandation

Si vous avez un col de l’utérus et que vous avez déjà eu des contacts sexuels avec qui que ce soit, peu importe le genre ou l’orientation sexuelle, vous devriez commencer à passer des tests Pap régulièrement dès l’âge de 25 ans. Vous aurez besoin de passer un test Pap tous les trois ans ou à la fréquence recommandée par votre professionnel de la santé, que vous preniez ou non de la testostérone. Si vous en prenez, il est important de le mentionner à votre professionnel de la santé, car cela peut entraîner des modifications au tissu du col de l’utérus et avoir un effet sur les résultats de votre test.

  • Même si vous n’avez plus d’activités sexuelles, vous devriez continuer à passer régulièrement des tests Pap.
  • Vous devriez continuer de passer des examens de dépistage du cancer du col de l’utérus jusqu’à l’âge de 70 ans. Mais si vous avez 70 ans et que vous n’avez pas eu trois tests Pap négatifs au cours des 10 années précédentes, vous devriez continuer le dépistage tous les trois ans tant que vous n’aurez pas obtenu ce résultat.

Vos besoins en matière de dépistage du cancer du col de l’utérus dépendront aussi de vos antécédents médicaux et du fait que vous ayez eu l’un ou l’autre des types de chirurgie suivants.

Hystérectomie totale : Si on vous a retiré le col de l’utérus au complet dans le cadre d’une hystérectomie totale, demandez à votre professionnel de la santé si vous avez encore besoin de passer des tests Pap. Si vous avez des antécédents personnels de cancer du col de l’utérus ou de dysplasie cervicale (un état précancéreux), vous pourriez avoir encore besoin de passer régulièrement des examens de dépistage.

Hystérectomie partielle : Si vous avez eu une hystérectomie partielle lors de laquelle le col de l’utérus n’a pas été retiré, vous devriez continuer à passer régulièrement des tests Pap.

Vaginectomie : Si vous avez eu une vaginectomie dans le cadre d’une chirurgie d’affirmation de genre comme une métoidioplastie (création d’un pénis), vous ne pourrez pas passer d’examen de dépistage du cancer du col de l’utérus puisque le col de votre utérus ne sera plus visible ou accessible. Une vaginectomie consiste en une colpectomie (ablation du vagin) et une colpocléisis (fermeture du vagin). Ces interventions ont souvent lieu après ou en même temps qu’une hystérectomie totale, lors de laquelle le col de l’utérus est retiré.

Si vous n’avez jamais eu de contacts sexuels, c’est-à-dire de relations sexuelles, de contact génital peau sur peau ou de relations buccogénitales, vous n’avez pas besoin de passer des examens de dépistage du cancer du col de l’utérus.

Votre professionnel de la santé devrait vous aider à comprendre les avantages du dépistage du cancer de même que ses limites. Cette personne devrait soutenir votre affirmation de genre et procéder aux examens de manière à atténuer le plus possible votre inconfort et tout sentiment de dysphorie de genre que vous pourriez éprouver. Si cela peut vous aider à être plus à l’aise, vous pouvez aussi demander à une personne proche en qui vous avez confiance de vous accompagner à votre rendez-vous. Et si vous n’êtes pas à l’aise, vous avez le droit de vous en aller et de prendre rendez-vous avec un autre professionnel.

Obtenez plus d’information sur le dépistage du cancer du col de l’utérus et trouvez un programme de dépistage du cancer du col de l’utérus près de chez vous.

Termes choisis

Nous reconnaissons que de nombreux hommes trans et personnes non binaires pourraient avoir des sentiments ambivalents à propos de termes tels que « col de l’utérus », ou trouver qu’ils ne leur correspondent pas vraiment. Vous préférez peut-être d’autres termes, par exemple « trou avant ». Nous sommes conscients du caractère limitatif des termes que nous employons, mais nous les avons choisis pour une question de simplicité. De plus, si nous utilisons des termes tels que « col de l’utérus », c’est que nous voulons normaliser le fait que des hommes peuvent aussi posséder ces parties du corps.