Être parent quand on a le cancer

Le rôle de parent est très exigeant, et il peut le devenir encore plus lorsqu’on a un cancer. En plus de gérer le quotidien de la vie de famille, vous devez consacrer du temps à vos rendez-vous et à vos traitements. Sans parler des effets secondaires, comme la fatigue ou les nausées, avec lesquels vous aurez peut-être à composer. Si vous avez des enfants à la maison, il est normal d’être très inquiet des répercussions que le cancer pourrait avoir pour eux.

Les enfants de tous âges devront faire face aux changements de rôles au sein de la famille de même qu’aux émotions que suscite en eux la maladie de leur parent. Ils peuvent ressentir de la colère, de la tristesse ou même de la culpabilité. Ils peuvent aussi s’inquiéter de voir leur propre vie transformée par le cancer ou se sentir abandonnés alors que l’attention de toute la famille est tournée vers votre maladie. Voici quelques façons d’aider vos enfants à mieux traverser cette période :

Maintenez la discipline habituelle. Même si vous êtes malade, vos enfants doivent savoir que vous êtes toujours leur parent et qu’à ce titre, vous conservez la même autorité.

Préparez votre enfant pour qu’il sache à quoi s’attendre. Expliquez-lui ce qui pourrait vous arriver, physiquement et émotionnellement, par exemple : perte de cheveux, nausées, fatigue, ballonnement ou modifications du poids, conséquences de la chirurgie, tristesse ou humeur instable, oublis et tout autre changement possible. Si vous le pouvez, rassurez votre enfant en lui rappelant que même si la situation est difficile, elle est probablement temporaire.

Maintenez autant que possible leurs routines. Encouragez-les à voir leurs amis et à pratiquer leurs activités préférées. Prévenez-les si l’horaire risque d’être chamboulé et, dans la mesure du possible, faites-les participer à la réorganisation des activités.

Continuez à faire des choses avec eux. Il est important de passer du temps avec vos enfants, ne serait-ce que pour regarder la télé ou aider aux devoirs. Demandez-leur de vous raconter ce qui se passe dans leur vie.

Faites en sorte qu’un parent passe du temps avec eux chaque jour. Si vous ne pouvez pas être avec eux en personne, téléphonez-leur, envoyez-leur un texto ou faites un appel vidéo et concentrez votre attention uniquement sur eux : demandez-leur comment ils ont passé leur journée, comment s’est passé leur examen ou leur partie de hockey, etc.

Demandez à un proche ou à un autre adulte de confiance de passer du temps avec eux. Il est parfois plus facile pour les adolescents de s’ouvrir à d’autres personnes que leurs parents. Vos enfants plus jeunes pourraient avoir besoin qu’on s’occupe d’eux les jours où vous n’êtes pas en forme. N’hésitez pas à demander de l’aide pour aller les chercher à l’école ou les conduire à leurs cours; ils peuvent aussi aller jouer ou dormir chez des amis.

Expliquez la situation à d’autres adultes qui font partie de l’entourage de vos enfants. Les professeurs, les directeurs d’école, les psychoéducateurs et les autres intervenants (personnel du service de garde, gardiens d’enfants, entraîneurs, etc.) peuvent jouer un rôle de soutien pour vos enfants et même remarquer chez eux des comportements dont vous n’étiez pas au courant.

Qu’est-ce qu’un comportement normal?

Si votre enfant change radicalement d’attitude et que cela vous inquiète, parlez-en à votre équipe de soins. Sachez toutefois que tous ces comportements sont normaux :

Les jeunes enfants peuvent faire toutes sortes de choses pour attirer votre attention : se conduire mal, s’accrocher constamment à vous, ou encore souffrir d’insécurité et refuser de s’éloigner de vous. Certains enfants peuvent régresser, c’est-à-dire agir comme s’ils étaient plus jeunes que leur âge. Ils peuvent également se désintéresser de leurs activités préférées, éprouver des problèmes de sommeil ou avoir des difficultés à l’école. Dans certains cas, les jeunes enfants s’imaginent qu’ils sont responsables du cancer ou qu’ils risquent de l’« attraper ».

Les adolescents sont davantage en mesure de comprendre la maladie, mais n’en souffrent pas moins. Certains réagiront par une apparente indifférence, en manifestant peu d’émotions ou en s’éloignant de vous. D’autres, au contraire, deviendront colériques ou agressifs, ou feront exprès de se mettre dans le pétrin. Les ados peuvent protester devant les responsabilités supplémentaires que votre maladie leur impose, mais aussi offrir leur aide et exprimer leur amour – tout cela au cours d’une même journée, parfois.

Vous avez droit à un répit

Quand on est parent, on a tendance à s’oublier. Mais quand on a un cancer, on doit parfois penser d’abord à soi. Et c’est tout à fait correct. C’est ce qui vous permettra de passer ensuite des moments de qualité avec vos enfants.

Il y aura peut-être des jours où vous vous sentirez trop fatigué ou malade pour faire des activités avec vos enfants. Prendre soin de soin n’est pas faire preuve d’égoïsme. Laissez votre partenaire prendre temporairement une plus grande part des responsabilités, ou demandez à des membres de la famille ou des amis proches de vous donner un coup de main pendant une journée ou quelques heures. Certains travaux domestiques pourraient peut-être attendre un peu, ou vous pourriez cette fois passer votre tour pour travailler bénévolement à la collecte de fonds de l’école. Concentrez-vous sur vos besoins et prenez un peu de temps pour vous.

Révision par les experts et références

  • American Cancer Society. Helping Children When a Family Member has Cancer: Dealing with Diagnosis. Atlanta, GA: American Cancer Society; 2012.
  • Cancer Council New South Wales. Talking to Kids About Cancer . 2010: https://www.cancercouncil.com.au/cancer-information/for-family-and-friends/talking-to-kids-about-cancer/.
  • Your relationships after cancer treatment. Macmillan Cancer Support. Macmillan Cancer Support. London, UK: Macmillan Cancer Support; 2012.
  • Song L, Northouse L. Family and caregiver issues. Yarbro CH, Wujcki D, Holmes Gobel B (eds.). Cancer Nursing: Principles and Practice . 8th ed. Burlington, MA: Jones and Bartlett Learning; 2016: 73:2045–2062.

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