Curage ganglionnaire

Le curage ganglionnaire est une chirurgie lors de laquelle on enlève une région de ganglions lymphatiques. On pratique cette intervention pour retirer des ganglions lymphatiques qui contiennent des cellules cancéreuses et d’autres ganglions lymphatiques lorsqu’il y a un risque élevé que le cancer s’y propage. Ce type d’intervention porte aussi le nom de lymphadénectomie.

Schéma du système lymphatique
Schéma du système lymphatique

Les ganglions lymphatiques font partie du système lymphatique. Le système lymphatique aide à combattre les infections et se compose de vaisseaux lymphatiques, de la lymphe, de ganglions lymphatiques, de la moelle osseuse et d’organes lymphatiques (le thymus, les végétations adénoïdes, les amygdales et la rate).

Les vaisseaux lymphatiques sont de très minces tubes semblables à des vaisseaux sanguins. Ils recueillent la lymphe et l’évacuent des tissus pour la faire circuler jusqu’aux ganglions lymphatiques, qui sont de petits organes de tissu lymphatique en forme de haricot. La lymphe peut faire circuler les cellules cancéreuses de l’emplacement où le cancer a pris naissance jusqu’aux ganglions lymphatiques. Par exemple, les cellules cancéreuses du sein peuvent se propager aux ganglions lymphatiques de l’aisselle.

Types de curage ganglionnaire

Il existe différents types de curage ganglionnaire selon les ganglions lymphatiques qui sont enlevés.

L’évidement ganglionnaire axillaire permet d’enlever les ganglions lymphatiques de l’aisselle.

Le curage ganglionnaire inguinal consiste à enlever les ganglions lymphatiques de l’aine.

Le curage ganglionnaire cervical permet d’enlever les ganglions lymphatiques situés dans le cou (ganglions cervicaux).

Le curage ganglionnaire pelvien consiste à enlever les ganglions lymphatiques du bassin, situés dans la partie inférieure de l'abdomen.

Le curage ganglionnaire rétropéritonéal consiste à enlever les ganglions lymphatiques logés dans la partie arrière de l'abdomen (rétropéritoine).

Pourquoi on fait un curage ganglionnaire

On fait un curage ganglionnaire pour :

  • vérifier la présence de cancer dans les ganglions lymphatiques;
  • enlever les ganglions lymphatiques qui pourraient contenir des cellules cancéreuses;
  • réduire le risque de réapparition, ou récidive, du cancer;
  • aider les médecins à planifier d’autres traitements.

On peut effectuer une biopsie du ganglion sentinelle (BGS) avant le curage ganglionnaire lorsque le médecin ne sent pas au toucher de ganglions lymphatiques enflés. La BGS est une chirurgie plus simple et plus sûre à laquelle on a recours principalement pour le cancer du sein et le mélanome de la peau. On pratique cette intervention pour savoir si le cancer s’est propagé d’une tumeur au ganglion sentinelle. Le ganglion sentinelle est le premier ganglion lymphatique d’une chaîne ou d’un groupe ganglionnaire qui reçoit la lymphe. Il est le ganglion vers lequel le cancer est le plus susceptible de se propager en premier. Si le médecin trouve des cellules cancéreuses dans le ganglion sentinelle après l’avoir enlevé, il pourrait retirer d’autres ganglions lymphatiques de la région au moyen d’un curage ganglionnaire.

Comment on fait un curage ganglionnaire

On fait le curage ganglionnaire habituellement sous anesthésie générale en salle d'opération d'un hôpital.

Le chirurgien fait une coupure (incision) dans la peau et enlève les ganglions lymphatiques et tout tissu voisin qui pourrait contenir des cellules cancéreuses. Ensuite, le chirurgien insère un petit tube (drain) et ferme l’incision à l’aide de points de suture ou d’agrafes. Il fixe un sac de drainage à l’extrémité du tube afin de recueillir le liquide qui s’écoule de la région, ce qui réduit le risque d’accumulation de liquide dans le tissu et favorise la cicatrisation. On laisse le drain en place pendant quelques semaines ou jusqu'à ce que l'écoulement soit léger ou qu’il n’y ait plus d’écoulement.

Les ganglions lymphatiques et tous les autres tissus enlevés lors de la chirurgie sont expédiés au laboratoire afin d’être examinés par un médecin spécialisé dans les causes et la nature des maladies (pathologiste).

Il est possible que vous deviez rester à l’hôpital une journée ou plus selon le type de curage ganglionnaire pratiqué. Pendant votre hospitalisation, on pourrait vous administrerdes antibiotiques pour prévenir les infections et des médicaments pour maîtriser la douleur. Votre équipe de soins vous indiquera aussi:

  • comment prendre soin d’une plaie et poser un pansement;
  • comment gérer le sac de drainage et le tube (drain);
  • quelle quantité et quel type d’activités vous pouvez pratiquer après la chirurgie;
  • comment réduire l’enflure;
  • quels symptômes et quels effets secondaires vous devriez mentionner.

Vous aurez un rendez-vous de suivi pour rencontrer le chirurgien 1 à 2 semaines après la chirurgie. Le chirurgien vérifiera votre état général et si la plaie guérit bien.

Effets secondaires

Les effets secondaires peuvent se manifester n’importe quand pendant, tout de suite après ou quelques jours, voire quelques semaines après le curage ganglionnaire. Il arrive parfois que des effets secondaires apparaissent des mois ou des années à la suite du curage ganglionnaire (effets tardifs). La plupart disparaissent d’eux-mêmes ou peuvent être traités, mais certains risquent de durer longtemps ou d'être permanents.

Avisez votre équipe de soins si vous éprouvez les effets secondaires suivants ou d’autres que vous croyez liés au curage ganglionnaire :

  • signes d’infection, comme de la douleur, de la rougeur, un écoulement ou de la fièvre;
  • accumulation de liquide sous la peau (sérome) près de l’incision;
  • changements sensoriels, comme de la douleur ou un engourdissement (possibles si des nerfs sont endommagés);
  • enflure causée par une accumulation de lymphe dans les tissus mous (lymphœdème).

Il se peut que votre équipe de soins vous administre des antibiotiques pour prévenir ou traiter une infection, ou évacue le liquide s’il y a une accumulation.

Le risque de développer un lymphœdème augmente en fonction du nombre de ganglions lymphatiques enlevés et si on administre une radiothérapie après le curage ganglionnaire. Dans certains cas, le lymphœdème est grave. Le traitement du lymphœdème peut comprendre de la massothérapie, le port de vêtements de compression, des exercices ou l’élévation de la jambe ou du bras pour réduire l’enflure. Apprenez-en davantage sur le lymphœdème.

Ce que signifient les résultats

Chaque ganglion lymphatique enlevé est examiné afin de savoir s’il contient des cellules cancéreuses.

  • Un ganglion lymphatique négatif ne contient pas de cellules cancéreuses.
  • Un ganglion lymphatique positif contient des cellules cancéreuses.

Dans son rapport, le pathologiste indique le type de cancer, le nombre de ganglions lymphatiques enlevés et le nombre de ganglions lymphatiques qui contiennent des cellules cancéreuses. Le rapport peut aussi indiquer si le cancer s’est propagé au revêtement externe du ganglion lymphatique (capsule).

Le nombre de ganglions lymphatiques positifs aide les médecins à établir le stade du cancer. À l’aide du stade et d’autres renseignements sur le type et le grade du cancer, le médecin prend les décisions thérapeutiques appropriées et établit un pronostic.

Selon les résultats, votre médecin décidera si d’autres examens, traitements ou suivi sont nécessaires.

Considérations particulières pour les enfants

Dans de rares cas, on doit faire un curage ganglionnaire à un enfant pour stadifier ou traiter certains types de cancers infantiles qui risquent de se propager aux ganglions lymphatiques, comme le cancer du sein ou le rhabdomyosarcome.

Préparer un enfant à un test ou à une intervention peut réduire son anxiété, accroître sa collaboration et l’aider à développer des habiletés d’adaptation. La préparation suppose d’expliquer à l’enfant ce qui se passera lors de le test, y compris ce qu’il verra, ressentira, entendra, goûtera ou sentira.

La préparation d’un enfant à un curage ganglionnaire dépend de son âge et de son expérience. Apprenez-en davantage sur la façon d’aider votre enfant à faire face aux tests et au traitement.

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