Effets secondaires de la chirurgie

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Peu importe le traitement du cancer, il est possible que des effets secondaires se produisent, mais chaque personne les ressent différemment. Certaines en ont beaucoup alors que d’autres en éprouvent peu ou pas du tout.

Les effets secondaires peuvent se manifester n’importe quand pendant la chirurgie, tout de suite après ou quelques jours, voire quelques semaines plus tard. Il arrive que des effets secondaires apparaissent des mois ou des années à la suite de la chirurgie (effets tardifs). La plupart disparaissent d’eux-mêmes ou peuvent être traités, mais certains risquent de durer longtemps ou d’être permanents.

Différents types de chirurgie peuvent causer différents effets secondaires et parfois même, des complications (problèmes médicaux inattendus). L’approche ou la technique utilisée par le chirurgien peut aussi entraîner certains effets secondaires. Les effets que vous ressentez après la chirurgie dépendent aussi de votre état de santé global et des autres traitements du cancer que vous recevez. Votre chirurgien et votre équipe de soins travailleront ensemble pour tenter de limiter les effets secondaires que vous pourriez éprouver après la chirurgie, ainsi que la gravité de ces effets.

Certaines personnes craignent que les cellules cancéreuses puissent se propager lors d’une biopsie ou lorsqu’une tumeur est exposée à l’air ambiant au cours d’une chirurgie. L’exposition à l’air ambiant ne provoque pas la propagation des cellules cancéreuses. Le risque qu’une biopsie cause la propagation du cancer est très faible. Les médecins prennent des précautions pour empêcher que les cellules cancéreuses ne se propagent dans les tissus sains au cours d’une chirurgie. Les avantages de la chirurgie surpassent généralement largement les risques.

Les effets secondaires de la chirurgie dépendent surtout des facteurs suivants :

  • le type de chirurgie et son emplacement;
  • ce qui est fait ou enlevé lors de la chirurgie;
  • votre état de santé global;
  • les effets d’autres traitements du cancer (le tissu traité par radiothérapie, par exemple, pourrait ne pas bien se cicatriser après une chirurgie).

Le risque de ressentir des effets secondaires est habituellement plus faible chez les enfants que chez les adultes parce que les enfants peuvent généralement bouger et marcher peu de temps après la chirurgie. La plupart des enfants qui subissent une chirurgie ne ressentent pas d'effets secondaires graves.

Avisez votre équipe de soins si vous éprouvez ces effets secondaires ou d’autres que vous croyez liés à votre chirurgie. Plus tôt vous signalez un problème, plus rapidement on pourra vous dire comment aider à le traiter.

Douleur

La plupart des personnes qui subissent une chirurgie éprouvent de la douleur après l'opération. Cette douleur peut mettre du temps à disparaître. Tout dépend du type de chirurgie pratiqué, de votre rétablissement ou de votre tolérance à la douleur. On peut avoir recours aux analgésiques pour maîtriser la douleur.

Si la douleur persiste ou que les antidouleurs ne la soulagent pas, consultez votre équipe de soins.

Apprenez-en davantage sur la douleur et sur les moyens de la soulager.

Mal de gorge

Si on vous administre un anesthésique général, il est possible qu’on installe un tube dans votre trachée pour vous aider à respirer durant la chirurgie. Le fait de mettre en place ce tube et de le retirer peut causer un mal de gorge. Cet effet secondaire est temporaire et disparaît habituellement peu de temps après l'opération.

Saignement

Il peut y avoir un saignement (hémorragie) si un vaisseau sanguin n’a pas été scellé lors de la chirurgie ou si vous souffrez d’un trouble de la coagulation sanguine. L'équipe de soins vérifie fréquemment les bandages et les drains pour s’assurer qu’il n’y a pas de saignement important tout de suite après la chirurgie. Si le saignement est important, vous pourriez devoir retourner en salle d’opération pour que le chirurgien puisse trouver d’où provient le saignement et l'arrêter.

On peut s’attendre à ce qu’il y ait un petit écoulement sanguinolent après la chirurgie. Si un saignement vous préoccupe, parlez-en à votre équipe de soins.

Caillots sanguins

Des caillots sanguins peuvent se former dans les veines profondes des jambes (thrombose veineuse profonde, ou TVP). Une telle situation peut être attribuable au fait que vous demeurez au lit durant une longue période et que vous ne bougez pas beaucoup après la chirurgie; elle peut aussi être causée par d'autres problèmes. Un caillot sanguin peut être très dangereux s'il se détache et se déplace vers d'autres régions du corps, par exemple un poumon (embolie pulmonaire). Pour aider à réduire le risque de caillots sanguins après la chirurgie, votre équipe de soins vous demandera de faire des mouvements avec vos jambes et vos chevilles. On vous fera lever du lit et faire quelques pas peu après l'opération.

Chez les personnes qui présentent un risque élevé de formation de caillots sanguins, on peut administrer de faibles doses d’un médicament anticoagulant, comme l’héparine, afin de réduire ce risque. Cesser de fumer avant la chirurgie réduit également le risque de formation de caillots sanguins.

Signalez à votre médecin ou à votre équipe de soins la présence d’une rougeur, d’une enflure, d’une douleur ou de crampes aux jambes.

Nausées et vomissements

Des nausées et vomissements peuvent survenir en raison de l'anesthésique général utilisé lors de la chirurgie. On pourrait vous administrer des médicaments pour prévenir et maîtriser les nausées et vomissements. Ces effets secondaires sont habituellement temporaires et disparaissent souvent quelques jours après la chirurgie.

Apprenez-en davantage sur les nausées et vomissements.

Difficulté à uriner

Les personnes qui subissent une chirurgie ont parfois de la difficulté à uriner après l'opération. C'est ce qu'on appelle rétention urinaire. Cet effet secondaire peut être causé par certains médicaments administrés pour l'anesthésie ou pour soulager la douleur.

L'équipe de soins surveille la fréquence des urines et la quantité évacuée pendant un court laps de temps tout de suite après la chirurgie. Si vous n'arrivez pas à uriner, on pourrait placer un tube (cathéter) pour drainer votre vessie jusqu’à ce que vous puissiez à nouveau uriner.

Apprenez-en davantage sur les troubles de la vessie et les façons de les gérer.

Infection de la plaie

Chez certaines personnes, la plaie s’infecte après la chirurgie. Cet effet secondaire n'est pas courant, mais il peut se produire après n’importe quel type de chirurgie. On doit parfois insérer des tubes dans la plaie pour évacuer le surplus de liquide. Des antibiotiques peuvent être administrés en vue de prévenir ou de traiter une infection. L'infection de la plaie est un effet secondaire temporaire de la chirurgie.

Signalez à votre médecin ou à votre équipe de soins tout signe d’infection comme la rougeur, la présence de pus, un écoulement malodorant, une sensibilité accrue ou une enflure à l’endroit où la coupure (incision) a été faite; avisez-les également si vous avez de la fièvre.

Séparation des bords de la plaie

Les bords de la plaie sont habituellement maintenus en place par des points ou des agrafes jusqu'à ce que l’incision chirurgicale se soit suffisamment cicatrisée pour qu’on les enlève. Les bords de la plaie peuvent toutefois se séparer après la chirurgie (déhiscence). Une légère séparation n'est pas nécessairement un problème grave. Mais la séparation du muscle sous-jacent ou du tissu graisseux peut en être un. Elle peut engendrer la saillie d’un organe ou d’un tissu à travers le tissu sous-jacent (hernie).

Essayez d'éviter toute activité physique exigeante pendant les 6 à 8 semaines qui suivent la chirurgie afin de prévenir la séparation des bords de la plaie. Si la coupure faite lors de votre opération ne guérit pas, qu'une ouverture s'y forme ou que les bords semblent avoir cédé, dites-le au médecin ou à l’équipe de soins.

Cicatrisation

La formation de tissu cicatriciel fait partie intégrante du processus de guérison après la chirurgie. Les cicatrices sont permanentes, mais elles peuvent s'atténuer avec le temps et devenir plus difficiles à voir. Elles peuvent être visibles pendant un long moment après la chirurgie.

Pour de nombreux types de cancer, les chirurgiens peuvent utiliser des chirurgies moins extrêmes, ou moins radicales. Habituellement, cela signifie que les chirurgiens font de plus petites coupures et qu’il y a moins de cicatrices. De nouvelles techniques limitent les dommages aux tissus normaux, et la chirurgie reconstructive aide à réduire les changements physiques visibles causés par la chirurgie.

Troubles gastro-intestinaux (GI)

Le tractus gastro-intestinal (GI), ou tube digestif, pourrait être affecté par les médicaments utilisés pour la douleur et la chirurgie, et ne pas fonctionner comme il le devrait. Cela risque de causer un problème appelé iléus paralytique, c'est-à-dire que l’intestin devient « paralysé », ou inactif, et que le contenu de l'estomac ne peut pas s'y déplacer.

L'équipe de soins surveillera étroitement votre transit intestinal après l’intervention. On vous permettra graduellement de reprendre la consommation de liquides et d’aliments par la bouche (voie orale).

Troubles pulmonaires

Des troubles pulmonaires peuvent se manifester pour diverses raisons, comme la partie du corps qui a été opérée, le type de chirurgie pratiqué, les troubles pulmonaires déjà existants ou le fait de fumer. Les 2 principaux types de troubles pulmonaires sont l’infection pulmonaire (pneumonie) et l’affaissement d’un poumon (atélectasie).

Cesser de fumer avant la chirurgie aide à prévenir les infections pulmonaires et l'affaissement d'un poumon. Respirer profondément et fréquemment, tousser ainsi que se retourner dans le lit peuvent aider à réduire le risque que vous éprouviez des troubles pulmonaires après la chirurgie. Certaines personnes doivent se servir d’un appareil particulier appelé le spiromètre d’incitation pour respirer. Cet appareil les aide à prendre de profondes respirations.

Avisez votre médecin ou votre équipe de soins si vous éprouvez de l'essoufflement, de la fièvre ou de la toux après la chirurgie.

Apprenez-en davantage sur les troubles des poumons.

Douleur névralgique

Il est possible qu’une douleur névralgique se manifeste après la chirurgie lorsque l'opération a été pratiquée sur des tissus situés près des nerfs. La douleur névralgique peut apparaître bien après l'opération et durer un long moment. Cet effet secondaire peut être traité à l’aide d'analgésiques (antidouleurs) ou de thérapies contre la douleur, comme l’acupuncture.

Lésions des nerfs

Il est possible que des nerfs soient endommagés ou enlevés lors de certains types de chirurgie. Cela risque de causer une perte de sensation (engourdissement) ou de modifier les sensations. Des lésions peuvent se développer dans les nerfs bien après après la chirurgie et durer un long moment.

Il n’existe aucun traitement particulier pour les lésions des nerfs, mais certaines sensations peuvent revenir avec le temps. Les personnes qui ont subi de telles lésions peuvent être plus sujettes à se blesser puisqu’elles ne sentent pas la douleur comme auparavant. Chez certaines personnes, on pratique une chirurgie pour reconstruire le nerf si la lésion affecte le fonctionnement de certains organes.

Enflure des membres

L'enflure des membres (lymphœdème) peut se produire lorsqu’on a enlevé des ganglions lymphatiques et que du liquide s’accumule dans les tissus. Le lymphœdème peut se manifester bien après la chirurgie et durer longtemps.

Demandez à votre équipe de soins comment gérer le lymphœdème. Surélever le membre et porter des bandages de compression peuvent aider à réduire le lymphœdème.

Apprenez-en davantage sur le lymphœdème.

Choc

Un choc est un effet secondaire dangereux qui peut survenir pendant ou après la chirurgie. Il existe différents types de choc, dont le choc septique et le choc consécutif à une réduction de la quantité de sang en circulation dans l'ensemble du corps (faible volume sanguin).

Les traitements administrés dépendent du type de choc qui se produit.

Réaction à l’anesthésique

Des réactions aux anesthésiques sont possibles, mais elles sont rares. Les signes et symptômes peuvent être notamment une respiration sifflante, de la fièvre et une baisse de la pression artérielle.

Les réactions aux anesthésiques sont généralement temporaires. Il est possible d'administrer des médicaments aux personnes qui ont une réaction afin de soulager leurs symptômes.

Révision par les experts et références

  • Gary Groot, MD, PhD, FRCSC

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