Antidouleurs

Différents types d’antidouleurs sont utiles pour traiter les différents types de douleur ou les diverses causes d’une douleur. On peut avoir recours aux opioïdes, aux non-opioïdes et à d’autres médicaments pour gérer la douleur liée au cancer. Chaque type de médicament aide à maîtriser la douleur de différentes façons. Il est possible de les administrer seuls ou de les associer. Quelques semaines peuvent être nécessaires pour trouver le bon médicament et la dose adéquate pour maîtriser la douleur tout en causant le moins d’effets secondaires possible.

Opioïdes

On a fréquemment recours aux opioïdes pour traiter la douleur liée au cancer. Les différents types d’opioïdes permettent de traiter la douleur modérée ou intense. La plupart des médicaments opioïdes sont disponibles seulement sur ordonnance. On peut les administrer seuls ou les associer à d’autres médicaments pour soulager la douleur. Le type et la dose que vous prendrez dépendent de l’intensité de la douleur.

Il faut habituellement prendre les opioïdes selon un horaire régulier. Les médicaments d’action brève (à libération immédiate) peuvent servir à traiter la douleur aiguë. Ils commencent à soulager la douleur assez rapidement mais pour une courte période (2 à 4 heures). D’autres médicaments sont d’action prolongée (à libération prolongée). Leur dose est libérée sur une longue période, souvent 12 heures ou plus. On administre fréquemment ces médicaments quand la douleur est chronique ou constante.

Il arrive souvent que les médecins prescrivent une association de médicaments d’action brève et de médicaments d’action prolongée. Le médicament d’action brève peut servir à maîtriser toute percée de douleur éprouvée entre les doses prévues d’un médicament d’action prolongée. L’intervalle entre chaque dose peut varier selon le médicament spécifique et son degré d’efficacité. Si plusieurs doses sont nécessaires pour maîtriser la percée de douleur, il est possible que la dose du médicament d’action prolongée soit augmentée.

Les opioïdes employés pour traiter la douleur liée au cancer sont entre autres ceux-ci :

  • buprénorphine (Subutex);
  • codéine;
  • fentanyl (Duragesic);
  • hydrocodone;
  • hydromorphone (Dilaudid);
  • lévorphanol (Levo-Dromoran);
  • méthadone;
  • morphine (MS Contin, Statex, MOS);
  • oxycodone (OxyContin);
  • oxymorphone (Opana);
  • tapentadol (Nucynta);
  • tramadol (Ultram).

Certains médicaments spécifiques provoquent des effets secondaires particuliers, mais les effets secondaires courants des opioïdes comprennent ceux-ci :

Non-opioïdes

On administre les non-opioïdes seuls pour traiter la douleur légère à modérée. On peut les associer à des opioïdes pour soulager la douleur modérée à intense. Les non-opioïdes peuvent être d’action brève (à libération immédiate) ou d’action prolongée (à libération prolongée). De nombreux non-opioïdes sont en vente libre, et d’autres sont disponibles sur ordonnance.

L’acétaminophène (Tylenol, Atasol) est fréquemment employé pour maîtriser la douleur légère et réduire la fièvre. Il est possible que votre médecin ne veule pas que vous preniez de l’acétaminophène sur une base régulière si vous recevez une chimiothérapie puisqu’il risque de dissimuler une fièvre. En général, une dose normale d’acétaminophène n’engendre aucun effet secondaire. En prendre une grande quantité chaque jour pendant une longue période risque d’endommager le foie.

Les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) aident à maîtriser la douleur et à réduire l’inflammation et l’enflure. Ils peuvent aider à traiter la douleur liée au cancer qui affecte les os ou les tissus mous. Vous ne devriez pas prendre d’AINS si vous recevez une chimiothérapie ou si vous êtes sur le point de subir une chirurgie. Les enfants et les adolescents ne devraient pas prendre d’aspirine ou de produits qui en contiennent. Les AINS peuvent interagir avec d’autres médicaments. Demandez à votre équipe de soins si vous pouvez prendre des AINS sans danger. Elle peut également vous donner des renseignements sur le type et le dosage qui pourraient être les plus efficaces pour vous. Les AINS employés pour traiter la douleur liée au cancer sont entre autres ceux-ci:

  • ibuprofène (Motrin, Advil, Nuprin)
  • acide acétylsalicylique (ASA, aspirine, salicylate)
  • naproxène sodique (Aleve)
  • célécoxib (Celebrex)
  • diclofénac (Voltaren)
  • kétoprofène (Orudis)
  • kétorolac (Alti-Ketorolac, Toradol)
  • fénoprofène (Nalfon)
  • indométhacine (Indocin)
  • nabumétone (Relafen)
  • naproxen (Naprosyn)
  • oxaprozine (Daypro)
  • piroxicam (Feldene)
  • sulindac (Clinoril)

Les effets secondaires sont spécifiques aux médicaments, mais les effets secondaires courants des AINS comprennent ceux-ci:

  • dérangement d’estomac
  • saignement dans l’estomac
  • troubles de la coagulation du sang
  • troubles du rein

Autres médicaments administrés pour traiter la douleur liée au cancer

On peut administrer d’autres types de médicaments avec les opioïdes et les non-opioïdes pour aider à maîtriser la douleur. Ces médicaments sont des analgésiques adjuvants. Ils peuvent ne pas avoir été conçus spécifiquement pour soulager la douleur, mais on pourrait les administrer pour aider à la traiter. Ils sont habituellement disponibles sur ordonnance et fréquemment pris par la bouche (voie orale).

Classe de médicaments

Médicaments courants

Anxiolytiques, pour traiter les spasmes musculaires qui peuvent accompagner la douleur intense

  • diazépam (Valium)
  • lorazépam (Ativan)

Anticonvulsants, pour traiter la douleur névralgique en atténuant les signaux de la douleur provenant de nerfs endommagés

  • carbamazépine (Tegretol)
  • gabapentine (Neurontin)
  • prégabaline (Lyrica)
  • phénytoïne (Dilantin)

Antidépresseurs, pour aider à soulager la douleur névralgique

  • amitriptyline (Elavil)
  • désipramine (Norpramin)
  • duloxétine (Cymbalta)
  • imipramine (Impril)
  • nortriptyline (Aventyl)
  • venlafaxine (Effexor)

Antihistaminiques, associés aux analgésiques pour aider à maîtriser les effets secondaires (comme les nausées ou les démangeaisons) et à dormir

  • diphenhydramine (Benadryl)
  • hydroxyzine

Bisphosphonates, pour aider à protéger les os et à en prévenir la dégradation ou pour soulager la douleur causée par un cancer qui s’est propagé aux os

  • clodronate (Bonefos)
  • pamidronate (Aredia)

Relaxants musculaires, pour traiter les spasmes musculaires susceptibles de causer de la douleur ou de l’intensifier

  • baclofène (Lioresal)
  • cyclobenzaprine (Flexeril)

Stimulants et amphétamines, pour aider à accroître l’efficacité des opioïdes et atténuer la somnolence qui est un effet secondaire courant des opioïdes

  • caféine
  • dextroamphétamine (Dexedrine)
  • méthylphénidate (Ritalin, Concerta)
  • modafinil (Provigil)

Stéroïdes, pour aider à atténuer l’enflure et à soulager la douleur, en particulier si elle est causée par une tumeur qui exerce une pression sur un nerf ou qui a endommagé un nerf, ou pour accroître l’appétit et atténuer les nausées

  • prednisone
  • dexaméthasone (Decadron, Dexasone)

Chaque médicament est unique et peut causer certains effets secondaires. Peu importe le traitement, il est possible que des effets secondaires se produisent. Cependant, ils n’affectent pas toutes les personnes; si c’est le cas, chacune ne les ressent pas de la même façon. Demandez à votre médecin, à votre pharmacien ou à votre équipe de soins de vous renseigner sur un médicament en particulier.

Pour obtenir des renseignements sur des médicaments spécifiques, consultez la section Sources d’information sur les médicaments.

Révision par les experts et références

  • American Cancer Society. Cancer Pain. 2015.
  • American Society of Clinical Oncology. Managing Cancer-Related Pain: A Guide for Patients, Families and Caregivers. 2017.
  • BC Cancer Agency. Pain. Vancouver: BC Cancer Agency (BCCA); 2006.
  • Cancer Care Nova Scotia. Guidelines for the management of cancer-related pain in adults. Halifax: Cancer Care Nova Scotia; 2005.
  • Cancer Care Ontario. Drug Formulary. Toronto, ON: Cancer Care Ontario;
  • Symptom management pocket guides: pain. Cancer Care Ontario. Cancer Care Ontario. Toronto, ON: Cancer Care Ontario; 2010.
  • Cancer Care Ontario's symptom management guides-to-practice: pain. Cancer Care Ontario. Cancer Care Ontario. Toronto, ON: Cancer Care Ontario; 2010.
  • Cancer Research UK. Cancer and pain control. Cancer Research UK; 2014: http://www.cancerresearchuk.org/.
  • Foley, K. M., Back, A. & Bruera, E., et al. (Eds.). When the Focus Is on Care: Palliative Care and Cancer. Atlanta: American Cancer Society; 2005.
  • Lavoie Smith, E . Cancer pain. Varricchio, C., Pierce, M., Hinds, P. S., & Ades, T. B. A Cancer Source Book for Nurses. 8th ed. Sudbury, MA: Jones and Bartlett Publishers; 2004: 23: pp. 349-360.
  • Cancer pain. Macmillan Cancer Support. Macmillan Cancer Support. London, UK: Macmillan Cancer Support; 2011.
  • National Cancer Institute . Cancer Pain (PDQ®) Health Professional Version . 2017 : https://www.cancer.gov/.
  • National Comprehensive Cancer Network. NCCN Clinical Practice Guidelines in Oncology: Adult Cancer Pain (Version 2.2017).
  • Paice, J. A . Pain. Yarbro, C. H., Frogge, M. H. & Goodman, M. Cancer Symptom Management. 3rd ed. Sudbury: Jones and Bartlett Publishers; 2004: 6: pp. 77-96.
  • Robbins, W. R., Rosenbaum, E. H., Dollinger, M. and Rosenbaum, I. R . Controlling pain. Dollinger, M., Rosenbaum, E., Tempero, M., & Mulvihill, S. Everyone's Guide to Cancer Therapy: How Cancer Is Diagnosed, Treated and Managed Day to Day. 4th ed. Kansas City: Andrews McMeel Publishing; 2002: 25: pp. 202-206.
  • Robbins, W., Rosenbaum, E. H. and Rosenbaum, I. R . Pain control. Rosenbaum, E. H. & Rosenbaum, I. Supportive Cancer Care: The Complete Guide for Patients and Their Families. 3rd ed. Naperville: Sourcebooks, Inc.; 2001: 9: pp. 83-86.
  • Watson P, Watt-Watson J . Pain medications . Canadian Pain Society and Canadian Pain Coalition . Pain Resource Centre . 2012 .
  • World Health Organization (WHO). WHO's Pain Ladder. Geneva: World Health Organization;

Non-responsabilité médicale

L'information fournie par la Société canadienne du cancer ne saurait remplacer le lien qui vous unit à votre médecin. Nos renseignements sont d’ordre général; avant de prendre toute décision de nature médicale ou si vous avez des questions concernant votre état de santé personnel, assurez-vous de parler à un professionnel de la santé qualifié.

Nous faisons le maximum pour que les renseignements que nous diffusons soient toujours exacts et fiables, mais nous ne pouvons garantir leur exhaustivité, pas plus que l’absence totale d’erreur.

La Société canadienne du cancer n’assume aucune responsabilité quant à la qualité des renseignements ou des services offerts par d'autres organismes mentionnés sur cancer.ca, pas plus qu’elle ne cautionne un service, un produit, un traitement ou une thérapie en particulier. 


1-888-939-3333 | cancer.ca | © 2024 Canadian Cancer Society