Inquiétudes relatives aux antidouleurs

On peut presque toujours traiter la douleur. Mais il est possible que certaines personnes ne souhaitent pas prendre d’antidouleurs parce qu’elles craignent les effets secondaires, l’accoutumance ou la perte de contrôle. Il y en a aussi qui ont certaines croyances sur les antidouleurs qui provoquent de l’inquiétude face à la prise de ces médicaments.

Effets secondaires

Certains antidouleurs peuvent causer des effets secondaires, dont les plus fréquents sont la somnolence, la constipation, les nausées, les vomissements et la sécheresse buccale. Certains de ces effets disparaissent après quelque temps. D’autres pourraient persister. L’équipe de soins peut aider à soulager les effets secondaires en changeant le médicament ou la dose ou bien en traitant l’effet en question.

Accoutumance

De nombreuses personnes craignent l’accoutumance si elles prennent des antidouleurs. La prise régulière d’antidouleurs diffère vraiment de l’accoutumance. L’une des composantes clés de l’accoutumance est la dépendance psychologique au médicament. C’est ce qui se produit quand le besoin de prendre le médicament devient un manque ou une impulsion qui est plus que physique. L’accoutumance aux médicaments administrés pour traiter la douleur cancéreuse est rare.

Le corps peut s’habituer à certains médicaments qu’on prend pendant une longue période. On parle alors de dépendance physique et c’est une réaction physique normale. Quand c’est le moment de cesser de prendre des antidouleurs comme les opioïdes, l’équipe de soins en réduit peu à peu la dose afin de donner le temps au corps de s’y adapter.

Perte de contrôle

Certaines personnes peuvent craindre de perdre le contrôle, d’être euphoriques ou de ne pas être conscientes de ce qui se passe si elles prennent des antidouleurs. Lorsque les antidouleurs d’ordonnance sont pris de la bonne façon, ils ne causent pas d’euphorie ni de perte de contrôle.

Les antidouleurs, en particulier les opioïdes, peuvent causer de la somnolence et modifier la vivacité intellectuelle quand on commence à les prendre ou quand la dose est augmentée. Cet effet secondaire ne fait pas partie de l’accoutumance ni de la dépendance psychologique et il disparaît habituellement en quelques jours. La somnolence peut aussi être présente parce que le corps doit se reposer maintenant que la douleur est maîtrisée.

Les antidouleurs affectent les gens différemment. Avisez votre équipe de soins si l’antidouleur vous cause encore de la somnolence ou modifie toujours votre vivacité intellectuelle après 3 jours. Votre équipe de soins s’assurera que la dose est juste assez élevée pour maîtriser la douleur. Il arrive qu’après avoir ajusté la dose ou changé le type d’antidouleur, la somnolence et les changements de la vivacité intellectuelle soient moins présents.

Croire que les antidouleurs ne seront pas efficaces en cas de besoin

Il arrive parfois que le corps s’habitue à un médicament, alors une dose plus élevée devient nécessaire pour qu’il soit efficace. On parle alors de tolérance aux médicaments. Quand une personne développe une tolérance à un antidouleur, elle peut se demander s’il sera efficace quand elle en aura réellement besoin. En général, les médicaments administrés pour traiter la douleur cancéreuse ne causent pas de tolérance. Si c’est le cas, l’équipe de soins peut ajuster légèrement la dose ou prescrire un type différent de médicament.

Croire que les antidouleurs réduiront la durée de vie

Certaines personnes pensent que les opioïdes, comme la morphine, réduiront leur durée de vie. Ce n’est pas vrai. L’usage régulier d’opioïdes pour maîtriser la douleur ne cause pas de dommages aux organes internes ni d’effets secondaires permanents. Dans de nombreux cas, ces médicaments puissants sont nécessaires pour maîtriser la douleur et on peut les prendre pendant une longue période. En fait, certaines preuves permettent de dire que les personnes dont la douleur est mieux maîtrisée vivent plus longtemps.

Révision par les experts et références

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  • American Society of Clinical Oncology. Managing Cancer-Related Pain: A Guide for Patients, Families and Caregivers. 2017.
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