Réaction du greffon contre l'hôte (GVH)

La réaction du greffon contre l'hôte (GVH) peut se produire après une allogreffe de cellules souches, ce qui signifie qu’on utilise les cellules souches d’une autre personne (donneur) au lieu de vos propres cellules souches. Les cellules souches du donneur forment un nouveau système immunitaire qui identifiera et détruira les cellules cancéreuses. Mais il peut également attaquer vos cellules saines et endommager vos tissus et vos organes.

Certaines personnes qui reçoivent une allogreffe ne font jamais de GVH. Plus les cellules souches du donneur sont compatibles avec les vôtres, moins vous êtes susceptible de faire une GVH. Parmi les personnes qui auront cette réaction, la GVH sera soit aiguë, soit chronique ou bien les deux. La GVH peut varier de légère à très grave.

GVH aiguë

La GVH aiguë apparaît habituellement au cours des 100 premiers jours qui suivent l’allogreffe. Elle affecte souvent la peau, le foie et l’intestin, mais elle peut aussi toucher d’autres organes.

La GVH risque davantage de se produire si vous n’êtes pas apparenté au donneur, si vous n’êtes pas suffisamment compatibles ou si vous n’avez pas pris de médicaments qui inhibent le système immunitaire après la greffe.

On classe la GVH aiguë selon la gravité des symptômes:

  • grade 1 – symptômes légers
  • grade 2 – symptômes modérés
  • grade 3 – symptômes graves
  • grade 4 – symptômes très graves

Les symptômes de la GVH aiguë sont entre autres ceux-ci:

  • sensation de brûlure et rougeur de la peau de la paume des mains ou de la plante des pieds
  • éruptions cutanées qui peuvent se propager au corps entier
  • ampoules et desquamation
  • diarrhée, perte d’appétit, crampes ou douleur abdominales, nausées et vomissements
  • enflure du foie, sensibilité du foie, taux anormal des enzymes hépatiques ou insuffisance hépatique
  • jaunisse

GVH chronique

La GVH chronique apparaît habituellement 100 jours ou plus à la suite de l’allogreffe. Elle peut durer quelques mois ou toute la vie. La GVH chronique peut se produire juste après une GVH aiguë ou une période sans symptômes. Elle peut aussi se manifester même si vous n’avez pas eu de GVH aiguë.

La GVH chronique peut affecter presque n’importe quelle partie du corps. Elle peut être légère à grave et causer différents problèmes selon les organes affectés. Dans certains cas, la GVH chronique peut causer des dommages permanents à un organe.

Les symptômes de la GVH chronique sont entre autres ceux-ci:

  • troubles de la peau comme la sécheresse, les éruptions cutanées, les démangeaisons, la desquamation, le brunissement, un durcissement et un resserrement
  • sécheresse oculaire pouvant être accompagnée d’une sensation de brûlure et de l’impression d’avoir des grains de sable dans les yeux
  • sécheresse de la bouche accompagnée ou non d’ulcères buccaux
  • diarrhée, perte d’appétit, crampes d’estomac, vomissements
  • douleur musculaire et articulaire
  • infections
  • perte de poids
  • difficulté à respirer

Prévention et traitement de la GVH

Pour aider à prévenir l’apparition d’une GVH, il est possible que les médecins enlèvent avant la greffe certaines cellules immunitaires qui causent la GVH (déplétion en lymphocytes T). Vous pourriez alors devoir prendre des médicaments qui inhibent le système immunitaire afin de prévenir ou de traiter la GVH, et ce, pendant des mois ou des années à la suite de l’allogreffe.

L’équipe de soins vous surveillera afin de déceler les signes précoces de GVH. Avisez votre équipe de soins si vous éprouvez des symptômes.

L’association médicamenteuse qu’on administre le plus fréquemment pour prévenir la GVH ou pour en réduire la gravité est à base de cyclosporine (Neoral) et de méthotrexate. Alterner entre la cyclosporine et la prednisone tous les deux jours est courant.

Voici d’autres médicaments qu’on peut associerou administrer seuls :

  • tacrolimus
  • mycophénolate
  • sirolimus (Rapamune)
  • thalidomide (Thalomid)
  • azathioprine
  • pentostatine (déoxycoformycine, Nipent)
  • infliximab
  • dacluzimab
  • ibrutinib (Imbruvica) – pour la GVH chronique réfractaire

On pourrait vous administrer des antibiotiques, des antifongiques et des antiviraux pour réduire le risque d'infection au cours du traitement de la GVH à l’aide de médicaments qui inhibent le système immunitaire. Un système immunitaire affaibli fait augmenter le risque d’apparition de nombreuses infections. Des gouttes pour les yeux, telles que les larmes artificielles, peuvent soulager les yeux secs. Vous devriez aussi vous protéger des rayons UV du soleil.

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