Traitements du cancer de l’intestin grêle non résécable

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En présence d’un adénocarcinome de l’intestin grêle non résécable, on peut avoir recours aux options de traitement suivantes. Cela signifie qu'on ne peut pas enlever complètement le cancer par chirurgie et qu'il a souvent formé des métastases (propagation à d'autres parties du corps). Votre équipe de soins vous proposera des traitements en fonction de vos besoins et discutera avec vous afin d’élaborer un plan de traitement.

Chimiothérapie

En chimiothérapie, on a recours à des médicaments anticancéreux pour détruire les cellules cancéreuses. On la propose habituellement pour traiter l'adénocarcinome de l'intestin grêle non résécable.

Vous pouvez recevoir une chimiothérapie pour :

  • soulager la douleur ou contrôler les symptômes si le cancer s'est propagé (traitement palliatif);
  • essayer de réduire la taille de la tumeur afin qu'on puisse l'enlever par chirurgie;
  • maîtriser la maladie pour vous aider à vivre plus longtemps.

Il est possible que la chimiothérapie soit le seul traitement que vous ayez ou bien on pourrait l'associer à d'autres traitements du cancer.

Il est possible aussi qu’on associe la chimiothérapie à la radiothérapie (chimioradiothérapie). On pourrait vous proposer une chimioradiothérapie pour réduire suffisamment la taille d'une tumeur localisée afin qu'on puisse l'enlever par chirurgie.

Voici des agents chimiothérapeutiques et des associations d'agents chimiothérapeutiques qu'on pourrait administrer pour traiter l’adénocarcinome de l’intestin grêle non résécable :

  • FOLFOX – leucovorine (acide folinique), 5-fluorouracil (aussi appelé 5-FU ou fluorouracil) et oxaliplatine;
  • CAPOX – capécitabine (Xeloda) et oxaliplatine;
  • 5-FU ou capécitabine;
  • FOLFIRI – leucovorine, fluorouracil et irinotécan;
  • FOLFOXIRI – 5-FU, leucovorine, oxaliplatine et irinotécan.

Apprenez-en davantage sur la chimiothérapie de l'adénocarcinome de l'intestin grêle.

Chirurgie

On pourrait vous proposer une chirurgie pour soulager la douleur et d'autres symptômes causés par un adénocarcinome de l’intestin grêle, comme les nausées et vomissements. C’est ce qu’on appelle une chirurgie palliative.

Le chirurgien peut effectuer une dérivation chirurgicale pour permettre aux aliments et aux liquides digérés de contourner une tumeur dans l’intestin grêle. Dans certains cas, le chirurgien peut enlever une partie de la tumeur. Une autre méthode par laquelle le chirurgien peut créer une dérivation consiste à placer un petit tube (appelé endoprothèse) à travers la tumeur.

La chirurgie peut également servir à dégager un blocage dans l’intestin (occlusion intestinale) ou à réparer un trou dans l’intestin (perforation intestinale).

Apprenez-en davantage sur la chirurgie de l'adénocarcinome de l'intestin grêle.

Radiothérapie

En radiothérapie, on a recours à des rayons ou à des particules de haute énergie pour détruire les cellules cancéreuses.

On peut vous proposer la radiothérapie pour un adénocarcinome de l'intestin grêle non résécable. On y a le plus souvent recours pour soulager la douleur ou contrôler les symptômes d'un cancer avancé (soins palliatifs). Elle peut permettre d'arrêter un saignement causé par la tumeur et de soulager la douleur et la pression exercée sur les tissus voisins. On peut aussi y avoir recours pour traiter la douleur là où le cancer a formé des métastases aux os, par exemple.

Dans de très rares cas, la radiothérapie ou la chimioradiothérapie pourrait être administrée pour réduire la taille de la tumeur avant une chirurgie.

Apprenez-en davantage sur la radiothérapie de l'adénocarcinome de l'intestin grêle.

Traitement ciblé

Le traitement ciblé a recours à des médicaments pour cibler des molécules spécifiques, comme des protéines, présentes à la surface ou à l’intérieur des cellules cancéreuses dans le but d’interrompre la croissance et la propagation du cancer. Vous pourriez recevoir des médicaments qui ciblent le récepteur tyrosine-kinase de la neurotrophine (NTRK) pour traiter un adénocarcinome de l'intestin grêle non résécable.

Le gène du récepteur tyrosine-kinase de la neurotrophine (NTRK) indique aux cellules nerveuses de fabriquer une protéine qui aide les cellules à transmettre de l’information sur certaines sensations corporelles. Le gène de fusion NTRK est composé d'une partie du gène NTRK qui s'est détachée puis qui s'est liée à un autre gène. Ce changement provoque la formation de protéines anormales, c'est-à-dire les protéines de fusion TRK, qui peuvent favoriser la croissance des cellules cancéreuses.

On peut avoir recours aux médicaments suivants pour traiter l'adénocarcinome de l'intestin grêle métastatique porteur d'un gène de fusion NTRK :

  • larotrectinib (Vitrakvi);
  • entrectinib (Rozlytrek).

Apprenez-en davantage sur le traitement ciblé de l'adénocarcinome de l'intestin grêle.

Immunothérapie

L’immunothérapie (aussi appelée thérapie biologique) aide à renforcer ou à rétablir la capacité du système immunitaire de combattre le cancer.

On peut proposer des médicaments immunothérapeutiques pour un adénocarcinome de l'intestin grêle non résécable si la tumeur présente certains changements génétiques, soit une forte instabilité des microsatellites (MSI-H) ou une déficience du système de réparation des mésappariements de l'ADN (dMMR). Ces médicaments ne seront administrés que si le cancer s'est propagé et qu'il ne répond pas à d'autres traitements.

Le type de médicaments immunothérapeutiques administré est appelé inhibiteurs de point de contrôle immunitaire. Le système immunitaire s’empêche habituellement d’attaquer les cellules normales en se servant de protéines spécifiques appelées points de contrôle. Les points de contrôle ralentissent ou stoppent une réaction immunitaire. Certaines cellules du cancer de l'intestin grêle ont parfois recours à ces points de contrôle pour se cacher et ainsi éviter d’être attaquées par le système immunitaire. Les inhibiteurs de point de contrôle immunitaire bloquent les protéines spécifiques des points de contrôle, permettant ainsi aux cellules immunitaires, appelées cellules T, d’attaquer et de détruire les cellules cancéreuses.

On peut avoir recours aux inhibiteurs de point de contrôle immunitaire qui suivent pour traiter l'adénocarcinome de l'intestin grêle non résécable :

  • pembrolizumab (Keytruda);
  • nivolumab (Opdivo);
  • dostarlimab (Jemperli).

Il est possible que les médicaments immunothérapeutiques administrés pour les tumeurs MSI-H ou dMMR ne soient pas couverts par tous les régimes d'assurance provinciaux ou territoriaux. Votre médecin ou votre équipe de soins vous indiquera si vous auriez accès à ce traitement et si vous pourriez en bénéficier.

Apprenez-en davantage sur l'immunothérapie de l'adénocarcinome de l'intestin grêle.

Essais cliniques

Les essais cliniques visent à trouver de meilleures méthodes de prévention, de détection et de traitement du cancer. L'adénocarcinome de l'intestin grêle est un cancer rare, alors très peu d'essais cliniques sont en cours au Canada et acceptent des participants. Demandez à votre médecin si vous pourriez prendre part à l'un d'entre eux.

Apprenez-en davantage sur les essais cliniques.

Révision par les experts et références

  • Shahid Ahmed , MD, FRCPC, PhD, FACP

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