Diagnostic du cancer de l’oropharynx

Le diagnostic est un processus qui permet d’identifier la cause d’un problème de santé. Le processus diagnostique du cancer de l’oropharynx débute habituellement par une visite à votre médecin de famille. Il vous questionnera sur les symptômes que vous éprouvez et il peut vous faire un examen physique. En se basant sur ces informations, il est possible que votre médecin vous dirige vers un spécialiste ou qu’il vous prescrive des examens afin de vérifier la présence d’un cancer de l’oropharynx ou d’autres problèmes de santé.

Le processus diagnostique peut sembler long et décourageant. C’est normal de s’inquiéter, mais essayez de ne pas oublier que d’autres affections médicales peuvent causer des symptômes semblables à ceux du cancer de l’oropharynx. Il est important que l’équipe de soins élimine toute autre cause possible du problème de santé avant de poser un diagnostic de cancer de l’oropharynx.

On a habituellement recours aux tests qui suivent pour éliminer ou diagnostiquer le cancer de l’oropharynx. Bien des tests permettant de poser le diagnostic de cancer sont également employés pour en déterminer le stade, c’est-à-dire jusqu'où la maladie a progressé. Votre médecin pourrait aussi vous faire passer d'autres examens afin de vérifier votre état général de santé et d'aider à planifier votre traitement.

Antécédents de santé et examen physique

Vos antécédents de santé consistent en un bilan de vos symptômes, de vos facteurs de risque et de tous les événements et troubles médicaux que vous auriez pu éprouver dans le passé. Votre médecin vous posera des questions sur vos antécédents :

  • usage du tabac;
  • consommation d’alcool;
  • infection au virus du papillome humain (VPH).

Votre médecin peut aussi vous poser des questions sur vos antécédents familiaux :

  • cancers de la tête et du cou;
  • autres cancers.

L'examen physique permet à votre médecin de rechercher tout signe de cancer de l’oropharynx. Lors de l'examen physique, votre médecin peut :

  • palper la région du cou pour savoir s’il y a des masses ou une enflure;
  • vérifier l’intérieur de la bouche, dont les joues et les lèvres;
  • palper le plancher de la bouche et la base de la langue;
  • examiner le plafond de la bouche, l’arrière de la gorge et la fosse nasale;
  • vérifier les oreilles et faire un test auditif;
  • examiner la mâchoire et la bouche pour savoir si elles bougent normalement.

Apprenez-en davantage sur l’examen physique.

Test de dépistage de l’ADN du VPH

Le test de dépistage de l’ADN du virus du papillome humain (VPH) est une analyse de laboratoire qui permet de connaître l’ADN des types de VPH à risque élevé qui sont liés au cancer de l’oropharynx. On peut faire le test de dépistage de l’ADN du VPH sur un échantillon de cellules prélevées lors d’une biopsie.

Analyses sanguines

On peut faire des analyses sanguines pour connaître votre état de santé global avant le traitement. Ces analyses peuvent aider à diagnostiquer des états tels que la malnutrition, un nombre de cellules sanguines peu élevé et des problèmes avec certains organes comme vos reins et votre foie.

Endoscopie

On fait une endoscopie pour poser le diagnostic de cancer de l’oropharynx et en établir le stade. Elle permet au médecin d'observer l'intérieur du corps à l'aide d'un tube flexible muni d'une lumière et d'une lentille à une extrémité. Cet outil est appelé endoscope.

On peut avoir recours à différents types d’endoscopie pour observer l’intérieur du pharynx (gorge), prélever du tissu et savoir jusqu’où le cancer s’est propagé.

La nasopharyngoscopie permet au médecin d’observer l’oropharynx et le larynx (organe de la parole). C’est habituellement un médecin des oreilles, du nez et de la gorge (ORL) qui effectue cet examen dans son bureau. Il peut mettre un anesthésique topique à l’arrière de la gorge juste avant la nasopharyngoscopie. Lors de l’intervention, le spécialiste insère un endoscope flexible dans le nez qu’il fait descendre dans la gorge.

L’endoscopie digestive haute permet d’observer toutes les structures qui se trouvent dans la gorge. Elle associe la laryngoscopie à l’œsophagoscopie et parfois à la bronchoscopie. Lors de la laryngoscopie, on utilise un endoscope pour examiner le larynx. Lors de l’œsophagoscopie, on se sert d’un endoscope pour examiner l’œsophage. Lors de la bronchoscopie, l’endoscope permet d’examiner les voies respiratoires (bronches) des poumons.

On fait habituellement l’endoscopie digestive haute en salle d’opération sous anesthésie générale (vous serez endormi). Après l’intervention, vous ne pourrez ni boire ni manger pendant environ 1 heure. On vous demandera aussi de reposer votre voix en ne parlant pas. Votre équipe de soins peut vous donner des antidouleurs si vous avez mal à la gorge.

Votre médecin peut faire une endoscopie digestive haute pour vérifier méticuleusement votre bouche (cavité buccale), votre pharynx, votre larynx, votre œsophage, votre trachée et vos bronches.

Apprenez-en davantage sur l'endoscopie.

Biopsie

Lors d’une biopsie, le médecin prélève des tissus ou des cellules du corps afin qu’ils soient analysés en laboratoire. Le rapport du pathologiste indiquera s’il y a ou non des cellules cancéreuses dans l’échantillon.

La biopsie endoscopique se déroule lors d’une endoscopie. Le médecin prélève du tissu dans toute région anormale de l’oropharynx ou d’une autre partie de la gorge.

La biopsie à l’emporte-pièce sert à faire un prélèvement dans la muqueuse du pharynx. Le médecin utilise un outil particulier pour prélever un échantillon de la région anormale ainsi qu’une petite quantité de tissu normal tout autour.

La biopsie incisionnelle permet d’enlever seulement un petit échantillon de la tumeur ou du tissu anormal. Le médecin fait une petite coupure (incision) dans la peau de la gorge ou dans la muqueuse du pharynx pour effectuer un prélèvement dans la masse.

La biopsie excisionnelle est un type de biopsie lors duquel le médecin fait une incision dans le pharynx puis enlève toute la masse ou la région anormale ainsi qu’une petite quantité de tissu tout autour.

Lors de la biopsie à l’aiguille fine (BAF), on utilise une aiguille très fine et une seringue pour prélever une petite quantité de liquide ou de cellules dans la région anormale. On peut faire une BAF pour prélever des cellules ou du tissu dans une masse au cou et des ganglions lymphatiques du cou. On peut avoir recours à l’échographie ou à la TDM pour guider l’aiguille dans la région anormale si le médecin ne peut pas la voir ou la palper.

Apprenez-en davantage sur la biopsie.

Échographie

Lors d'une échographie, on a recours à des ondes sonores de haute fréquence pour produire des images de parties du corps. Elle permet de :

  • vérifier si le cancer s’est propagé aux ganglions lymphatiques du cou (ganglions lymphatiques cervicaux);
  • vérifier si la tumeur a envahi les vaisseaux sanguins importants du cou, comme les artères carotides;
  • guider une aiguille lors d’une biopsie à l’aiguille fine.

Apprenez-en davantage sur l'échographie.

Radiographie

Lors d’une radiographie, on emploie des radiations de faible dose pour produire des images de parties du corps sur film. On y a recours pour vérifier la présence d’une tumeur à l’oropharynx. Vous pourriez aussi passer une radiographie pulmonaire afin qu’on sache si le cancer s’est propagé aux poumons ou aux ganglions lymphatiques du thorax.

Apprenez-en davantage sur la radiographie.

Transit œso-gastro-duodénal (TOGD)

Le transit œso-gastro-duodénal (TOGD) est aussi appelé gorgée barytée. Au cours de cet examen, vous avalez un liquide crayeux épais (baryum) et passez ensuite une radiographie de l’œsophage, de l’estomac et de la partie supérieure de l’intestin grêle (tube digestif supérieur). Le baryum recouvre l’intérieur de ces organes et permet de voir leur contour à la radiographie. Un TOGD peut permettre de détecter toute anomalie dans la gorge quand vous avalez. C’est pourquoi cet examen est souvent le premier test effectué lorsque vous avez de la difficulté à avaler.

Apprenez-en davantage sur le transit œso-gastro-duodénal.

Tomodensitométrie (TDM)

Lors d'une tomodensitométrie (TDM), on emploie des appareils radiographiques particuliers afin de produire des images à 3 dimensions et en coupes des organes, tissus, os et vaisseaux sanguins du corps. Un ordinateur assemble les clichés en images détaillées.

On a recours à la TDM pour :

  • connaître la taille et l’emplacement de la tumeur;
  • savoir jusqu’où la tumeur s’est étendue dans les tissus voisins;
  • voir si le cancer s’est propagé à des structures ou à des ganglions lymphatiques du cou;
  • aider à décider si la tumeur peut être enlevée par chirurgie.

Apprenez-en davantage sur la TDM.

Imagerie par résonance magnétique

En imagerie par résonance magnétique (IRM), on a recours à de puissantes forces magnétiques et à des ondes radio-électriques pour produire des images en coupes des organes, tissus, os et vaisseaux sanguins du corps. Un ordinateur assemble les images en clichés à 3 dimensions.

L'IRM permet de :

  • examiner les tissus mous de la tête et du cou, comme la base de la langue;
  • savoir si une région anormale est cancéreuse (maligne), non cancéreuse (bénigne) ou juste enflammée;
  • connaître la taille de la tumeur.

Apprenez-en davantage sur l'IRM.

Tomographie par émission de positrons

Lors d'une tomographie par émission de positrons (TEP), on emploie une matière radioactive appelée produit radiopharmaceutique pour détecter des changements dans l’activité métabolique des tissus du corps. Un ordinateur analyse les modèles de distribution de la radioactivité et produit des images à 3 dimensions et en couleurs de la région examinée.

On a recours à la TEP pour voir si le cancer s’est propagé (métastases) aux ganglions lymphatiques du cou ou à d’autres emplacements éloignés.

Apprenez-en davantage sur la TEP.

TEP/TDM

La TEP/TDM associe la tomodensitométrie à la tomographie par émission de positrons. Elle peut fournir à l’équipe de soins une image plus complète de la tumeur, dont révéler son emplacement, sa taille et si elle s’est propagée.

Questions à poser à votre équipe de soins

Afin de prendre les bonnes décisions pour vous, posez des questions sur le diagnostic à votre équipe de soins.

Révision par les experts et références

  • American Cancer Society. Oral Cavity and Oropharyngeal Cancer. 2014: https://www.cancer.org/.
  • American Society of Clinical Oncology. Oral and Oropharyngeal cancer. 2016: http://www.cancer.net/.
  • Mourad WF, Hu KS, Choi WH, et al . Cancer of the oropharynx: General principles and management. Harrison LB, Sessions RB, Kies MS (eds.). Head and Neck Cancer: A Multidisciplinary Approach. 4th ed. Philadelphia: Wolters Kluwer/Lippincott Williams & Wilkins; 2014: 17A: 373 - 414.
  • National Cancer Institute. Oropharyngeal Cancer Treatment (PDQ®) Health Professional Version. 2017: https://www.cancer.gov/.

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