Effets tardifs des traitements du lymphome non hodgkinien chez l'enfant

Se rétablir d’un lymphome non hodgkinien (LNH) infantile et s'adapter à sa vie après le traitement diffèrent pour chaque enfant. Le rétablissement peut dépendre du type, du stade et de la catégorie de risque du LNH, du type de traitement et de la dose administrés, de l’âge de l’enfant lors du traitement et de bien d'autres facteurs. La fin du traitement d'un cancer peut engendrer des émotions partagées. Même si le traitement est terminé, il pourrait y avoir d'autres questions à régler, comme l'adaptation aux effets secondaires tardifs.

L’équipe de soins de votre enfant surveille l’apparition d’effets tardifs et est en mesure de vous aider à vous préparer à ce qui peut arriver. Elle peut aussi vous dire comment aider votre enfant.

Troubles d’apprentissage

Des troubles d'apprentissage peuvent affecter les enfants traités avec une chimiothérapie à forte dose, une chimiothérapie intrathécale à base de méthotrexate ou de cytarabine (Cytosar) ou une radiothérapie au cerveau. En général, les troubles d'apprentissage sont légers et ne provoquent pas d'incapacité importante. Les enfants qui ont moins de 5 ans lors du traitement peuvent être plus susceptibles d'avoir des troubles d'apprentissage.

Apprenez-en davantage sur les troubles d’apprentissage.

Troubles dentaires

Certains agents chimiothérapeutiques et la radiothérapie à la tête ou au cou sont susceptibles de causer des troubles buccaux et dentaires. Ces problèmes peuvent comprendre un risque accru de caries, l’apparition de plaques blanches ou décolorées sur les dents, le raccourcissement ou l’amincissement des racines des dents ou l’absence de dents ou de racines. Les troubles buccaux et dentaires peuvent se manifester de nombreuses années après la fin du traitement.

Apprenez-en davantage sur les troubles dentaires.

Troubles de la glande thyroïde

Les enfants qui reçoivent une radiothérapie au cou risquent davantage de faire de l'hypothyroïdie, de l’hyperthyroïdie et d’avoir des nodules à la glande thyroïde. L’hypothyroïdie est une diminution de la fonction thyroïdienne normale. L’hyperthyroïdie est une hausse de la fonction thyroïdienne normale. Les nodules thyroïdiens sont des masses qui apparaissent sur la glande thyroïde et qui causent parfois l’hyperthyroïdie.

Apprenez-en davantage sur les troubles de la thyroïde.

Troubles du cœur

La radiothérapie au thorax peut avoir des effets tardifs sur le cœur. Certains agents chimiothérapeutiques employés pour traiter le LNH, comme la doxorubicine (Adriamycin), peuvent aussi affecter le cœur. Les troubles cardiaques possibles sont notamment les suivants :

  • inflammation ou cicatrisation de l’enveloppe protectrice qui entoure le cœur (péricardite);
  • durcissement ou rétrécissement des artères du cœur (maladie coronarienne);
  • cicatrisation ou affaiblissement du muscle cardiaque (myocardiopathie);
  • battements du cœur anormaux (arythmie);
  • incapacité du cœur à pomper le sang correctement (insuffisance cardiaque congestive).

Apprenez-en davantage sur les troubles du cœur.

Troubles des poumons

La pneumonite est le trouble des poumons, ou trouble pulmonaire, qui apparaît le plus couramment après un traitement avec certains agents chimiothérapeutiques, comme la doxorubicine (Adriamycin). La pneumonite est une inflammation des poumons. Elle peut évoluer en fibrose pulmonaire, c’est-à-dire former du tissu cicatriciel dans les poumons.

Une radiothérapie au thorax peut aussi causer la pneumonite et la fibrose pulmonaire.

Apprenez-en davantage sur les troubles des poumons.

Troubles du foie

Certains agents chimiothérapeutiques, comme la vincristine (Oncovin), peuvent causer des troubles du foie. Il est possible que le foie enfle (hépatomégalie). Si les dommages au foie s'intensifient, le foie peut durcir (fibrose) et cicatriser (cirrhose).

Apprenez-en davantage sur les troubles du foie.

Troubles osseux et musculaires

Les enfants traités par radiothérapie pour un LNH risquent davantage d'avoir des problèmes avec leurs os et leurs muscles. L'irradiation de la colonne vertébrale peut engendrer une réduction de la taille totale. Une radiothérapie au thorax et au cou peut faire en sorte que l’enfant aura des épaules et un cou étroits et un thorax peu développé.

Un traitement à base de stéroïdes, comme la prednisone ou la dexaméthasone (Decadron, Dexasone), peut également accroître le risque de troubles comme l'ostéoporose. L’ostéoporose est une affection caractérisée par la perte de masse osseuse (densité) et la dégradation du tissu osseux.

Apprenez-en davantage sur les troubles osseux et musculaires.

Troubles du système nerveux périphérique

La faiblesse ou les changements sensoriels liés aux agents chimiothérapeutiques comme la vincristine et la vinblastine peuvent s’atténuer avec le temps, mais certains enfants éprouvent des changements plus permanents. Un suivi en physiothérapie est recommandé.

Troubles de l’appareil reproducteur

Certains agents chimiothérapeutiques administrés pour traiter le LNH peuvent causer des troubles de l’appareil reproducteur. Ces problèmes peuvent comprendre une puberté qui débute plus tôt ou plus tard, tant chez les garçons que chez les filles. Il arrive que les enfants traités pour un LNH soient stériles à l’âge adulte. Les filles qui ont reçu des agents alkylants pourraient, une fois devenues femmes, entrer en ménopause prématurément. Plus la dose totale de chimiothérapie reçue est élevée, plus le risque de dommages est grand. Les fortes doses de chimiothérapie employées lors de la préparation à une greffe de cellules souches font augmenter le risque de troubles de l’appareil reproducteur.

Chez les filles, une radiothérapie au bassin peut aussi engendrer des troubles de fertilité plus tard. Ce sont entre autres des troubles du fonctionnement des ovaires ou des problèmes de grossesse, dont l’accouchement prématuré.

Apprenez-en davantage sur les troubles de l’appareil reproducteur masculin et les troubles de l’appareil reproducteur féminin.

Cancers secondaires

Les survivants du LNH risquent davantage d'être un jour atteints d'un cancer secondaire. Ce risque peut être attribuable aux traitements, comme la chimiothérapie ou la radiothérapie. De nos jours, les enfants traités pour un cancer risquent moins d'être atteints d’un cancer secondaire qu’auparavant. De nouvelles associations chimiothérapeutiques, des doses plus faibles de chimiothérapie et des doses plus faibles de radiothérapie qui ciblent avec plus de précision la tumeur ont permis de réduire le risque d’apparition d’un cancer secondaire.

Une chimiothérapie à base d’agents alkylants et d'étoposide (Vepesid, VP-16) peut faire augmenter le risque de leucémie aiguë myéloblastique (LAM) ou de syndrome myélodysplasique (SMD). On diagnostique le plus couramment la leucémie secondaire de 5 à 10 ans après le traitement.

Le risque d’être de nouveau atteint d’un LNH peut aussi être plus élevé chez les enfants traités pour un LNH. C’est peut-être parce que la maladie et ses traitements sont susceptibles d’affaiblir le système immunitaire.

Les enfants traités pour un LNH risquent aussi davantage d'être atteints de tumeurs solides, comme les cancers du sein ou de la glande thyroïde. Les risques d'apparition de tumeurs solides secondaires varient selon le traitement administré. Ils sont surtout liés à la radiothérapie et peuvent être plus grands si on administre une chimiothérapie avec la radiothérapie.

Selon les lignes directrices relatives au suivi du Children’s Oncology Group (COG), il est recommandé que les enfants atteints d’un LNH passent un test de dépistage précoce d’un cancer secondaire dans le cadre des soins de soutien qu’on leur prodigue. Le COG recommande, par exemple, que les filles qui ont reçu une radiothérapie au thorax passent une mammographie 8 ans après leur traitement ou tout au plus à l'âge de 25 ans, selon ce qui arrive le plus tard.

Apprenez-en davantage sur les cancers secondaires.

Révision par les experts et références

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