Chirurgie du mésothéliome

On a parfois recours à la chirurgie pour traiter le mésothéliome. Elle est souvent associée à d’autres traitements, comme la chimiothérapie et la radiothérapie. Le type de chirurgie pratiqué dépend principalement de l’endroit où le mésothéliome a pris naissance et de sa propagation aux ganglions lymphatiques ou à d’autres organes. Au moment de planifier la chirurgie, votre équipe de soins tiendra aussi compte d’autres facteurs, comme votre âge et votre état de santé global.

Il est difficile de traiter le mésothéliome au moyen de la chirurgie parce que, souvent, il n’y a pas qu’une seule tumeur. Le mésothéliome se propage le long de la surface des organes, vaisseaux sanguins et nerfs avoisinants, ce qui rend difficile d’enlever complètement le cancer. La chirurgie n’est pas offerte aux personnes atteintes d’un mésothéliome de type sarcomatoïde, car il s’agit d’un cancer très agressif contre lequel la chirurgie n’est pas efficace.

On peut pratiquer une chirurgie pour différentes raisons, notamment pour :

  • enlever la plus grande partie possible de la tumeur (réduction tumorale) avant d’administrer d’autres traitements;
  • atténuer la douleur ou soulager les symptômes (on parle alors de chirurgie palliative).

Chez la plupart des personnes atteintes de mésothéliome, la maladie est avancée au moment du diagnostic, donc on a couramment recours à la chirurgie palliative.

Évaluation de l’état de santé avant la chirurgie

Si votre équipe de soins envisage d’enlever le mésothéliome au moyen d’une chirurgie, elle vous fera passer certains examens pour s’assurer que vous êtes en assez bonne santé pour subir une opération et vous en rétablir.

Les tests de la fonction respiratoire permettent d’évaluer le fonctionnement des poumons. Ces épreuves permettent à l’équipe de soins de savoir si votre autre poumon sera en mesure de bien fonctionner si on en enlève un. Si vos poumons ne sont pas en bonne condition, il est possible qu’on ne puisse pas vous opérer. Apprenez-en davantage sur les tests de la fonction respiratoire.

On effectue des épreuves de la fonction cardiaque afin de s’assurer que votre cœur est en assez bonne condition pour que vous puissiez subir une chirurgie. Pendant une intervention chirurgicale, il est possible que des complications cardiaques telles qu’une arythmie ou une crise cardiaque surviennent. Apprenez-en davantage sur l’électrocardiogramme (ECG) et sur l’échocardiogramme, les 2 épreuves de la fonction cardiaque les plus fréquemment effectuées avant une opération.

On fait des analyses biochimiques sanguines pour évaluer le fonctionnement des reins et du foie. Apprenez-en davantage sur les analyses biochimiques sanguines.

Si votre état de santé est mauvais, il se peut qu’on ne puisse pas pratiquer de chirurgie pour traiter le mésothéliome.

Chirurgie du mésothéliome pleural

En raison des risques associés à la chirurgie, le type d’intervention employé pour traiter le mésothéliome pleural est quelque peu controversé. On enlève beaucoup de tissus et d’organes du corps en retirant le cancer lors de ces opérations, donc le rétablissement peut être très difficile.

On a recours aux types de chirurgie suivants pour traiter le mésothéliome pleural.

Pneumonectomie extrapleurale

Lors d’une pneumonectomie extrapleurale, on enlève les plèvres pariétale et viscérale, le poumon du côté où le mésothéliome a pris naissance, une partie du diaphragme et les ganglions lymphatiques du thorax. Il est possible qu’on retire aussi l’enveloppe qui entoure le cœur (appelée péricarde).

La pneumonectomie extrapleurale est pratiquée à travers une grosse coupure (incision) faite sur le côté du thorax (thoracotomie). Après avoir retiré tout le tissu à enlever, le chirurgien emploie une matière particulière pour réparer le diaphragme et le péricarde. Des tubes sont insérés dans le thorax afin de permettre au liquide de s’écouler de la région où la chirurgie a eu lieu. Cela contribue à la cicatrisation et aide le poumon restant à bien fonctionner. Lorsqu’il n’y a plus de liquide qui s’écoule du thorax, les tubes sont retirés.

On peut proposer une pneumonectomie extrapleurale aux personnes atteintes d’un mésothéliome pleural de stade 1, de stade 2 ou, dans certains cas, de stade 3. Cette opération n’est une option que si le mésothéliome peut être enlevé complètement (on dit qu’il est résécable). Si le mésothéliome s’est propagé au diaphragme, on ne pratique habituellement pas de chirurgie.

La pneumonectomie extrapleurale pourrait offrir le plus de bienfaits thérapeutiques, car elle permet d’enlever la plus grande partie du cancer. Toutefois, il s’agit d’une intervention très étendue pouvant entraîner un certain nombre de complications. Votre équipe de soins discutera donc de ses risques et de ses bienfaits avec vous.

Pleurectomie/décortication

Lors d’une pleurectomie/décortication, on retire les plèvres pariétale et viscérale ainsi que la tumeur, mais on n’enlève pas le poumon.

Lors de cette intervention, on pratique une thoracotomie. Des tubes sont insérés dans le thorax afin de permettre au liquide de s’écouler de la région où la chirurgie a eu lieu. Cela contribue à la cicatrisation et aide le poumon restant à bien fonctionner. Lorsqu’il n’y a plus de liquide qui s’écoule du thorax, les tubes sont retirés.

On peut proposer ce type de chirurgie aux personnes atteintes de mésothéliome qui sont âgées, car elle entraîne peu ou pas de perte de la fonction pulmonaire et ses effets secondaires ne sont pas aussi graves.

On peut également effectuer une pleurectomie/décortication chez des personnes atteintes d’un mésothéliome pleural avancé afin de maîtriser l’accumulation de liquide dans le thorax, d’améliorer la respiration et de réduire la douleur thoracique.

Chirurgies palliatives

Les chirurgies palliatives soulagent les symptômes, tels que la douleur ou la difficulté à respirer, mais elles ne traitent pas le mésothéliome pleural lui-même.

Lors d’une réduction tumorale, on enlève la plus grande partie possible du mésothéliome, mais la portion retirée est plus petite que dans le cas d’une pleurectomie/décortication.

Lors d’une thoracentèse, on insère une aiguille creuse ou un tube (cathéter) à travers la peau jusque dans l’espace situé entre les poumons et la paroi du thorax (cavité pleurale) afin d’évacuer du liquide ou de l’air autour des poumons. Le mésothéliome pleural cause souvent une accumulation de liquide autour des poumons (ce qu’on appelle un épanchement pleural). La thoracentèse permet d’évacuer ce liquide. Il peut être nécessaire de la répéter si du liquide s’accumule de nouveau. Apprenez-en davantage sur la thoracentèse et l’épanchement pleural.

Lors d’une pleurodèse, on scelle la plèvre pariétale et la plèvre viscérale ensemble pour éliminer l’espace entre elles. Cela empêche une nouvelle accumulation de liquide. Pendant l’opération, on évacue l’excès de liquide de l’espace pleural à l’aide d’un drain thoracique. Des médicaments ou des substances chimiques (le plus souvent du talc stérile) sont ensuite placés dans l’espace pleural pour sceller les plèvres. La pleurodèse est l’intervention palliative la plus souvent pratiquée en présence d’un mésothéliome pleural.

Chirurgie du mésothéliome péritonéal

En général, il n’est pas possible d’opérer les personnes atteintes d’un mésothéliome péritonéal, car ce cancer s’est habituellement trop propagé pour qu’on puisse l’enlever complètement. On a souvent recours à la chirurgie pour soulager les symptômes causés par le mésothéliome péritonéal.

Réduction tumorale

On peut proposer une réduction tumorale aux personnes atteintes de mésothéliome péritonéal afin d’enlever la totalité ou la plus grande partie possible du mésothéliome. Lors de cette opération, le revêtement de l’abdomen (péritoine) est retiré. Cette intervention est parfois appelée péritonectomie. Il se peut qu’on doive ôter d’autres tissus et organes, comme une partie des intestins, la vésicule biliaire et l’appendice. On pourrait aussi enlever la couche de tissu adipeux qui recouvre les organes de l’abdomen (épiploon), car il est fréquent que le mésothéliome péritonéal s’y propage.

Après la chirurgie, il est possible qu’on place des agents chimiothérapeutiques dans l’abdomen avant de refermer l’incision. C’est ce qu’on appelle une chimiothérapie intrapéritonéale. Il arrive qu’on chauffe les médicaments avant de les administrer dans l’abdomen; on parle alors de chimiothérapie hyperthermique intrapéritonéale.

Paracentèse

Lors d’une paracentèse, on évacue le liquide présent dans la cavité abdominale à l’aide d’une aiguille creuse ou d’un tube (cathéter). Le mésothéliome péritonéal provoque souvent une accumulation de liquide dans l’abdomen (ascite). Le retrait de ce liquide peut soulager des symptômes comme l’enflure abdominale et l’essoufflement. Comme il est courant que du liquide s’accumule de nouveau dans l’abdomen, il peut être nécessaire de refaire une paracentèse. Apprenez-en davantage sur la paracentèse et l’ascite.

Effets secondaires

Peu importe le traitement du mésothéliome, il est possible que des effets secondaires se produisent, mais chaque personne les ressent différemment. Certaines en ont beaucoup alors que d'autres en éprouvent peu.

Si des effets secondaires se manifestent, ils peuvent le faire n’importe quand pendant la chirurgie, tout de suite après ou quelques jours, voire quelques semaines plus tard. Il arrive que des effets secondaires apparaissent des mois ou des années à la suite de la chirurgie (effets tardifs). La plupart disparaissent d’eux-mêmes ou peuvent être traités, mais certains risquent de durer longtemps ou d’être permanents.

Les effets secondaires de la chirurgie dépendent surtout du type de chirurgie et du site chirurgical ainsi que de votre état de santé global.

La chirurgie du mésothéliome pleural peut causer les effets secondaires suivants :

  • douleur aux côtes;
  • difficulté à respirer ou essoufflement;
  • accumulation de pus dans le thorax (empyème);
  • fuite d’air d’un poumon;
  • troubles cardiaques, comme un rythme cardiaque anormal ou une crise cardiaque (en particulier après une pneumonectomie extrapleurale).

La chirurgie du mésothéliome péritonéal peut causer les effets secondaires suivants :

  • paralysie intestinale – arrêt des mouvements normaux des intestins, ce qui empêche la nourriture de circuler dans l’appareil digestif;
  • occlusion intestinale – blocage partiel ou complet de l’intestin grêle ou du côlon.

Avisez votre équipe de soins si vous éprouvez ces effets secondaires ou d’autres que vous croyez liés à la chirurgie. Plus vite vous mentionnez un problème, plus rapidement on pourra vous dire comment aider à le soulager.

Questions à poser sur la chirurgie

Apprenez-en davantage sur la chirurgie et les effets secondaires de la chirurgie. Afin de prendre les bonnes décisions pour vous, posez des questions sur la chirurgie à votre équipe de soins.

Révision par les experts et références

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