Effets tardifs des traitements du lymphome hodgkinien chez l'enfant

Se rétablir d’un lymphome hodgkinien (LH) infantile et s'adapter à sa vie après le traitement diffèrent pour chaque enfant. Le rétablissement peut dépendre du type de traitement et de la dose administrés, de l’âge de l’enfant lors du traitement et de bien d'autres facteurs. La fin du traitement d'un cancer peut engendrer des émotions partagées. Même si le traitement est terminé, il pourrait y avoir d'autres questions à régler, comme l'adaptation aux effets secondaires tardifs.

L’équipe de soins de votre enfant surveille l’apparition d’effets tardifs et est en mesure de vous aider à vous préparer à ce qui peut arriver. Elle peut aussi vous dire comment aider votre enfant.

Infections

Il arrive que le système immunitaire des enfants atteints d’un LH ne fonctionne pas comme il le devrait. Les traitements du LH infantile, comme la chimiothérapie, la radiothérapie ou l’ablation de la rate (splénectomie), peuvent aussi affecter le système immunitaire. Les personnes à qui on a enlevé la rate pourraient avoir besoin de certains vaccins afin d’accroître leur immunité.

Apprenez-en davantage sur les infections et l’immunisation.

Troubles dentaires

Certains agents chimiothérapeutiques et la radiothérapie à la tête ou au cou sont susceptibles de causer des troubles buccaux et dentaires. Ces problèmes peuvent comprendre un risque accru de caries et l’apparition de plaques blanches ou décolorées sur les dents. Ces traitements peuvent aussi affecter la racine des dents, faisant en sorte qu’elles sont plus courtes ou plus minces ou que les dents ou les racines ne se développent pas. Les troubles buccaux et dentaires peuvent se manifester de nombreuses années après le traitement.

Apprenez-en davantage sur les troubles dentaires.

Troubles de la glande thyroïde

Les enfants qui reçoivent une radiothérapie au cou risquent davantage de faire de l'hypothyroïdie, de l’hyperthyroïdie et d’avoir des nodules à la glande thyroïde.  L’hypothyroïdie est une diminution de la fonction thyroïdienne normale. L’hyperthyroïdie est une hausse de la fonction thyroïdienne normale. Les nodules thyroïdiens sont des masses qui apparaissent sur la glande thyroïde et qui causent parfois l’hyperthyroïdie.

Apprenez-en davantage sur les troubles de la thyroïde.

Troubles osseux et musculaires

Les enfants traités par radiothérapie pour un lymphome hodgkinien pourraient avoir des problèmes avec leurs muscles et leurs os. L'irradiation de la colonne vertébrale peut faire en sorte qu’ils ne soient pas aussi grands que prévu. Une radiothérapie au thorax et au cou peut faire en sorte que l’enfant aura des épaules étroites, un cou plus mince et un thorax peu développé. Une radiothérapie du champ atteint à plus faibles doses associée à une chimiothérapie n’a pas d’effets importants sur la croissance osseuse et le développement musculaire.

Un traitement à base de stéroïdes, comme la prednisone ou la dexaméthasone (Decadron, Dexasone), peut également accroître le risque de troubles comme l'ostéoporose. L’ostéoporose est une affection caractérisée par la perte de masse osseuse (densité) et la dégradation du tissu osseux. Le risque d’ostéoporose diminue quand on administre un traitement adapté au risque et de plus faibles doses de stéroïdes.

Apprenez-en davantage sur les troubles osseux et musculaires.

Troubles du cœur

La radiothérapie au thorax peut avoir des effets tardifs sur le cœur. Certains agents chimiothérapeutiques employés pour traiter le lymphome hodgkinien, comme la doxorubicine (Adriamycin), peuvent aussi affecter le cœur. Les troubles cardiaques possibles sont notamment les suivants :

  • battements du cœur anormaux (arythmie);
  • inflammation ou cicatrisation de l’enveloppe protectrice qui entoure le cœur (péricardite);
  • durcissement ou rétrécissement des artères du cœur (maladie coronarienne);
  • cicatrisation ou affaiblissement du muscle cardiaque (cardiomyopathie);
  • incapacité du cœur à pomper le sang correctement (insuffisance cardiaque congestive).

Apprenez-en davantage sur les troubles du cœur.

Troubles des poumons

Les troubles des poumons ou troubles pulmonaires, dont la pneumonite et la fibrose pulmonaire, peuvent apparaître après certains traitements du lymphome hodgkinien chez l’enfant. La pneumonite est l’inflammation des poumons. Elle peut évoluer en fibrose pulmonaire, c’est-à-dire former du tissu cicatriciel dans les poumons.

La pneumonite est le trouble pulmonaire le plus fréquemment causé par certains agents chimiothérapeutiques, comme la bléomycine (Blenoxane).

La radiothérapie au thorax peut aussi causer la pneumonite et la fibrose pulmonaire.

Apprenez-en davantage sur les troubles des poumons.

Troubles de l’appareil reproducteur

Certains agents chimiothérapeutiques ainsi que la radiothérapie administrés pour traiter le lymphome hodgkinien peuvent causer des troubles de l’appareil reproducteur.

Des agents chimiothérapeutiques comme la cyclophosphamide (Procytox) peuvent aussi affecter la fertilité chez les filles et les garçons. Les agents alkylants risquent d’affecter les ovaires ou les testicules et de causer des troubles reproducteurs aux enfants alors qu’ils vieillissent. Ces problèmes comprennent une puberté précoce ou retardée chez les garçons et les filles. Les filles qui ont reçu des agents alkylants pourraient, une fois devenues femmes, entrer en ménopause prématurément.

Plus la dose totale de chimiothérapie reçue est élevée, plus le risque de dommages est grand. Les fortes doses de chimiothérapie administrées avant une greffe de cellules souches font augmenter le risque de troubles de l’appareil reproducteur.

Les filles qui reçoivent une radiothérapie au bassin peuvent aussi avoir des problèmes de fertilité plus tard. Ce sont entre autres des dommages aux ovaires ou des problèmes de grossesse, dont l’accouchement prématuré.

Il existe des façons d’aider à prévenir les troubles de l’appareil reproducteur. Apprenez-en davantage sur les troubles de l’appareil reproducteur masculin et les troubles de l’appareil reproducteur féminin.

Cancers secondaires

De nos jours, les enfants traités pour un lymphome hodgkinien risquent moins d'être atteints d’un cancer secondaire qu’auparavant. De nouvelles associations chimiothérapeutiques, des doses plus faibles de chimiothérapie ainsi que des doses plus faibles de radiothérapie qui ciblent avec plus de précision la tumeur ont permis de réduire le risque d’apparition d’un cancer secondaire.

Une chimiothérapie à base d’agents alkylants et d'étoposide (Vepesid, VP-16) peuvent faire augmenter le risque de leucémie aiguë myéloblastique (LAM) et de syndrome myélodysplasique (SMD). On diagnostique le plus couramment la leucémie secondaire de 5 à 10 ans après le traitement.

Le risque d’être atteint d’un lymphome non hodgkinien peut aussi être plus élevé chez les enfants traités pour un lymphome hodgkinien. C’est peut-être parce que le lymphome hodgkinien et ses traitements sont susceptibles d’affaiblir le système immunitaire.

Les enfants traités pour un lymphome hodgkinien risquent aussi davantage d'être atteints d’autres cancers comme le cancer du sein, du poumon, de la glande thyroïde et de la peau autre que le mélanome. Le risque d’apparition d’une tumeur solide secondaire dépend des traitements administrés, mais ces tumeurs sont plus susceptibles de se former après une radiothérapie. Le risque peut être encore plus élevé si on administre une chimiothérapie et une radiothérapie.

Selon les lignes directrices relatives au suivi du Children’s Oncology Group (COG), il est recommandé que les enfants atteints d’un lymphome hodgkinien passent un test de dépistage précoce d’un cancer secondaire dans le cadre des soins de soutien qu’on leur prodigue. Le COG recommande, par exemple, que les filles qui reçoivent une radiothérapie au thorax passent une mammographie 8 ans après leur traitement ou tout au plus à l'âge de 25 ans, selon ce qui arrive le plus tard.

Apprenez-en davantage sur les cancers secondaires et les lignes directrices relatives au suivi à long terme du Children’s Oncology Group (COG) (en anglais seulement).

Révision par les experts et références

  • American Cancer Society. Hodgkin Disease. Atlanta, GA: American Cancer Society; 2013.
  • Lymphoma-Hodgkin-childhood. American Society of Clinical Oncology (ASCO). Cancer.Net. Alexandria, VA.: American Society of Clinical Oncology (ASCO); 2013.
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  • Lona Roll . Hodgkin Disease. Baggott C, Fochtman D, Foley GV & Patterson Kelly, K (eds.). Nursing Care of Children and Adolsecents with Cancer and Blood Disorders. 4th ed. APHON; 2011: 28:pp.. 1013-1022.
  • Metzger ML, Krasin MJ, Choi JK, Hudson MM . Hodgkin lymphoma. Pizzo PA & Poplack DG (eds.). Principles and Practice of Pediatric Oncology. 7th ed. Philadelphia: Wolters Kluwer; 2016: 22:568-586.
  • National Cancer Institute. Childhood Hodgkin Cancer Treatment (PDQ®) Patient Version. 2018.
  • National Cancer Institute. Childhood Hodgkin Lymphoma Treatment (PDQ®) Health Professional Version. 2018: http://www.cancer.gov/.
  • Hodgkin lymphoma. National Childhood Cancer Foundation & Children's Oncology Group. CureSearch. Bethesda, MD: 2011.

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