Diagnostic du cancer de l'œsophage

Le diagnostic est le processus qui permet d’identifier la cause d’un problème de santé. Le processus diagnostique du cancer de l’œsophage débute habituellement par une visite à votre médecin de famille. Votre médecin vous questionnera sur les symptômes que vous éprouvez et il peut vous faire un examen physique. En se basant sur ces informations, il est possible que votre médecin vous dirige vers un spécialiste ou qu’il vous prescrive des examens afin de vérifier la présence d’un cancer de l’œsophage ou d’autres problèmes de santé.

Le processus diagnostique peut sembler long et décourageant. C’est normal de s’inquiéter, mais essayez de ne pas oublier que d’autres affections médicales peuvent causer des symptômes semblables à ceux du cancer de l’œsophage. Il est important que l’équipe de soins élimine toute autre cause possible du problème de santé avant de poser un diagnostic de cancer de l’œsophage.

On a habituellement recours aux tests qui suivent pour éliminer ou diagnostiquer le cancer de l’œsophage. Bien des tests permettant de poser le diagnostic de cancer sont également employés pour en déterminer le stade, c’est-à-dire jusqu'où la maladie a progressé. Votre médecin pourrait aussi vous faire passer d'autres examens afin de vérifier votre état général de santé et d’aider à planifier votre traitement.

Antécédents de santé et examen physique

Vos antécédents de santé consistent en un bilan de vos symptômes, de vos facteurs de risque et de tous les événements et troubles médicaux que vous auriez pu éprouver dans le passé. Votre médecin vous posera des questions sur vos antécédents :

  • symptômes qui laissent croire à un cancer de l’œsophage, comme la difficulté à avaler;
  • reflux gastro-œsophagien pathologique (RGOP);
  • œsophage de Barrett;
  • tabagisme et consommation d’alcool;
  • perte de poids.

Votre médecin peut aussi vous poser des questions sur vos antécédents familiaux :

  • cancer de l'œsophage;
  • facteurs de risque du cancer de l'œsophage;
  • autres cancers.

L'examen physique permet à votre médecin de rechercher tout signe de cancer de l’œsophage. Lors de l’examen physique, votre médecin peut :

  • vérifier si votre voix est enrouée;
  • palper les ganglions lymphatiques qui sont au-dessus de vos clavicules et dans votre cou pour savoir s’ils sont enflés;
  • palper votre abdomen pour savoir si des organes sont enflés ou si du liquide s’y est accumulé (ascite);
  • vérifier votre colonne vertébrale pour savoir si vos vertèbres sont douloureuses.

Apprenez-en davantage sur l’examen physique.

Transit œso-gastro-duodénal (TOGD)

Lors du transit œso-gastro-duodénal (TOGD), on a recours à des liquides particuliers pour couvrir l’intérieur des organes et révéler clairement leur contour à la radiographie. Vous avalez le liquide, puis le technicien prend des radiographies de votre tube digestif supérieur dont l’œsophage, l’estomac et le segment supérieur de l’intestin grêle.

Le transit œso-gastro-duodénal est souvent le premier test auquel on a recours pour diagnostiquer le cancer de l'œsophage. Il peut révéler :

  • une lésion à la surface de l’œsophage (ulcère);
  • le rétrécissement (sténose) de l’œsophage;
  • l’emplacement et la taille globale de la tumeur à l’œsophage;
  • une ouverture anormale de l'œsophage dans la trachée (fistule trachéo-œsophagienne);
  • votre capacité à avaler;
  • si le cancer s’est propagé à l'estomac.

Apprenez-en davantage sur le transit œso-gastro-duodénal (TOGD).

Endoscopie digestive haute

L’endoscopie digestive haute permet d’examiner le tube digestif supérieur, dont l'œsophage, l'estomac et la première partie de l'intestin grêle (duodénum). On se sert alors d’un endoscope, c’est-à-dire un tube flexible muni d'une lumière et d'une lentille à une extrémité. Le médecin insère l'endoscope dans votre bouche et le fait descendre par votre gorge jusqu’à l'œsophage. Avant l'intervention, on vaporise l'arrière de votre gorge d'un anesthésique local pour l’engourdir. Il est également possible qu’on vous administre des médicaments par intraveineuse (IV) afin de vous aider à vous détendre et à rester calme pendant l’examen.

On a recours à l'endoscopie digestive haute pour :

  • examiner l'œsophage, l'estomac et le duodénum à la recherche d'un saignement, d'ulcères, de tumeurs, d'une inflammation ou d'un rétrécissement;
  • faire des prélèvements de tissu qui seront analysés en laboratoire (biopsie);
  • élargir, ou dilater, l’œsophage s’il y a un rétrécissement;
  • insérer un tube étroit appelé endoprothèse dans l’œsophage s’il est bloqué par une tumeur.

Apprenez-en davantage sur l'endoscopie.

Échoendoscopie (EE)

Lors d'une échographie, on a recours à des ondes sonores de haute fréquence pour produire des images des structures du corps. Pour l’échoendoscopie (EE), on se sert d’un endoscope et d'une sonde ultrasonore. Elle peut fournir des renseignements détaillés sur l'emplacement, la taille et la profondeur de la tumeur. Elle peut aussi révéler aux médecins si le cancer s’est propagé aux ganglions lymphatiques ou aux tissus voisins.

On fait souvent l’EE en même temps qu'une endoscopie digestive haute.

Apprenez-en davantage sur l'échographie.

Biopsie

Lors d’une biopsie, le médecin prélève du tissu ou des cellules du corps afin de les analyser en laboratoire. Le rapport issu du laboratoire confirme ou non la présence de cellules cancéreuses dans l’échantillon.

Lors de la biopsie endoscopique, on enlève du tissu de l'œsophage à l'aide d'un endoscope au cours d’une endoscopie digestive haute ou d’une échoendoscopie (EE).

La biopsie à l’aiguille fine (BAF) peut être réalisée à travers la paroi de l’œsophage afin qu’on vérifie si le cancer est présent dans les ganglions lymphatiques voisins.

Lors du brossage, on se sert d’une aiguille ou d’une brosse pour prélever des cellules dans une région de l'abdomen qui semble anormale ou qui est suspecte.

Apprenez-en davantage sur la biopsie.

Tomodensitométrie (TDM)

Lors d'une tomodensitométrie (TDM), on emploie des appareils radiographiques particuliers afin de produire des images à 3 dimensions et en coupes des organes, tissus, os et vaisseaux sanguins du corps. Un ordinateur assemble les clichés en images détaillées.

La TDM permet d’observer le thorax et l’abdomen dans le but de connaître la taille et l’emplacement de la tumeur à l’œsophage afin d’aider à en établir le stade. On y a aussi recours pour savoir si le cancer s'est propagé aux ganglions lymphatiques voisins, au foie, aux poumons ou aux glandes surrénales. La TDM permet également de guider une aiguille à biopsie quand on veut enlever du tissu dans des ganglions lymphatiques anormaux ou suspects.

La TDM est plus efficace pour établir le stade d’un cancer de l'œsophage avancé que pour détecter une petite tumeur précoce à l'œsophage.

Apprenez-en davantage sur la tomodensitométrie (TDM).

Tomographie par émission de positrons (TEP)

Lors d'une tomographie par émission de positrons (TEP), on emploie une matière radioactive appelée produit radiopharmaceutique pour détecter des changements dans l’activité métabolique des tissus du corps. Un ordinateur analyse les modèles de distribution de la radioactivité et produit des images à 3 dimensions et en couleur de la région examinée.

On a recours à la TEP pour chercher de très petites tumeurs au thorax ou à l’abdomen qui pourraient s’être propagées à partir d’un cancer de l’œsophage. La TEP permet aussi de voir jusqu’à quel point un cancer de l’œsophage répond à la chimiothérapie ou à la radiothérapie.

Il est possible qu'on associe la TEP à la TDM (TEP/TDM). Les appareils plus récents permettent de faire la TEP en même temps que la TDM. La TEP/TDM fournit plus de renseignements détaillés sur les structures du corps qui sont parfois difficiles à voir avec la TEP seulement.

Apprenez-en davantage sur la tomographie par émission de positrons (TEP).

Laparoscopie

La laparoscopie est une intervention lors de laquelle on se sert d’un laparoscope (instrument mince en forme de tube muni d’une lumière et d’une lentille) pour examiner ou traiter des organes qui se trouvent dans l’abdomen et le bassin. Elle permet aux médecins d’examiner et d’enlever des organes internes par plusieurs petites incisions. Les médecins peuvent aussi faire des prélèvements lors de la laparoscopie (biopsie par laparoscopie).

On a recours à la laparoscopie pour établir précisément le stade du cancer de l'œsophage afin que les médecins puissent planifier le traitement. Elle peut permettre de détecter un cancer qui s'est propagé à d'autres parties de l'abdomen et qui n'a pas été observé à la TEP ou à la TDM.

Formule sanguine complète (FSC)

La formule sanguine complète (FSC) permet d'évaluer la quantité et la qualité des globules blancs, des globules rouges et des plaquettes. On fait une FSC pour vérifier la présence d'une anémie causée par un saignement qui dure depuis longtemps (chronique). On peut aussi faire une FSC pour obtenir des valeurs de référence auxquelles on pourra comparer les résultats des analyses sanguines effectuées pendant et après le traitement afin de surveiller les effets des traitements susceptibles de réduire le nombre de cellules sanguines.

Apprenez-en davantage sur la formule sanguine complète (FSC).

Analyses biochimiques sanguines

Lors d'une analyse biochimique sanguine, on mesure le taux de substances chimiques dans le sang. Elle permet d'évaluer la qualité de fonctionnement de certains organes et aussi de détecter des anomalies.

On peut faire des tests de la fonction hépatique pour établir le stade du cancer de l'œsophage. Ces tests permettent de mesurer le taux de lacticodéshydrogénase (LDH), d’alanine aminotransférase (ALT), d’aspartate transaminase (AST), de phosphatase alcaline (PA) et de bilirubine afin de savoir jusqu’à quel point le foie fonctionne. Une hausse du taux de ces enzymes peut signifier que le cancer s'est propagé au foie. Une hausse du taux de PA peut aussi signifier que le cancer s’est propagé aux os.

Apprenez-en davantage sur les analyses biochimiques sanguines.

Analyse du statut HER2

L’ErbB2 est plus connu sous le nom de HER2, ou HER2/neu. HER2 signifie « human epidermal growth factor receptor 2 », soit récepteur 2 du facteur de croissance épidermique humain. C’est un gène qui a été modifié (mutation), alors il aide la tumeur à croître, ce qu’on appelle oncogène. On a recours à l’analyse du statut HER2 pour savoir si les cellules produisent plus de protéine HER2 qu’à la normale (surexpression).

On fait l’analyse du statut HER2 des tumeurs à l’œsophage présentes à la jonction entre l’œsophage et l’estomac, c’est-à-dire la jonction œsophago-gastrique (OG). Ces renseignements aideront votre équipe de soins à déterminer quels traitements seront les plus efficaces pour vous.

Apprenez-en davantage sur l’analyse du statut HER2.

Questions à poser à votre équipe de soins

Afin de prendre les bonnes décisions pour vous, posez des questions sur le diagnostic à votre équipe de soins.

Révision par les experts et références

  • Alberta Health Services. Esophageal Cancer Clinical Practice Guideline GI-009 Version 4. Alberta Health Services; 2016.
  • National Comprehensive Cancer Network. NCCN Clinical Practice Guidelines in Oncology: Esophageal and Esophagogastric Junction Cancers (Version 2.2018). http://www.nccn.org/professionals/physician_gls/f_guidelines.asp.
  • Posner MC, Minsky BD, Ilson DH . Cancer of the esophagus. DeVita VT Jr, Lawrence TS, Rosenberg SA. Cancer: Principles and Practice of Oncology. 10th ed. Philadelphia: Wolters Kluwer Health/Lippincott Williams & Wilkins; 2015: 45:574-612.
  • Tsottles ND, Lang P, Choflet AB . Esophageal cancer. Yarbro CH, Wujcki D, Holmes Gobel B, (eds.). Cancer Nursing: Principles and Practice. 8th ed. Burlington, MA: Jones and Bartlett Learning; 2018: 54: 1533-1563.

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