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Pourquoi le dépistage du cancer colorectal est essentiel

On prévoit que près de deux Canadiens sur cinq recevront un diagnostic de cancer au cours de sa vie. C’est donc environ 40% des personnes que nous côtoyons quotidiennement – nos amis, les membres de notre famille, nos voisins et nos collègues – qui entendront un jour ces mots : « Vous avez le cancer. »

La situation peut être très différente selon que vous ou un proche entendez ces mots alors que la maladie est à un stade précoce ou avancé.

Le rapport spécial de 2023 des Statistiques canadiennes sur le cancer se penche sur le stade au moment du diagnostic au Canada, en mettant l’accent sur les quatre cancers les plus fréquents (poumon, colorectal, sein chez les femmes et prostate) de même que sur le cancer du col de l’utérus.

L’une des importantes conclusions de ce rapport est que près de la moitié des cancers colorectaux sont détectés après s’être répandus, c’est-à-dire au stade 3 ou 4, et ce, malgré l’existence de programmes de dépistage.

Stade du cancer et diagnostic

La stadification décrit ou classe un cancer en fonction de la quantité de cancer présente dans le corps et de l’étendue de sa propagation lors du diagnostic initial.

Les professionnels de la santé assignent souvent un stade global de 1 à 4. En général, plus le numéro est élevé, plus le cancer s’est propagé. C’est le cas pour la plupart des cancers, y compris le cancer colorectal.

Détecter le cancer colorectal à un stade précoce

Le cancer colorectal est la deuxième cause de mortalité par cancer au Canada, ayant entraîné, selon les estimations, 9,300 décès en 2023 seulement. Le taux de survie après cinq ans est inférieur à 15 % pour un cancer colorectal détecté au stade 4, mais grimpe à 90 % lorsque ce cancer est diagnostiqué plus tôt, au stade 1. Puisque ce type de cancer ne cause généralement aucun signe ni symptôme aux premiers stades de la maladie, son dépistage est essentiel pour le détecter à un stade précoce et ainsi augmenter les chances de survie.

« J’encourage chaque personne à prendre sa propre santé en main et à parler du dépistage à son médecin, dit Jeff, un survivant du cancer colorectal. N’attendez pas comme moi d’avoir des symptômes. J’ai été chanceux que mon cancer soit détecté tôt et qu’il ne se soit pas propagé hors du côlon. Si mon médecin n’avait pas recommandé le test de sang occulte dans les selles, qui sait où je serais aujourd’hui. »

Jeff tenant une guitare acoustique
Jeff

Le dépistage du cancer colorectal, facile et commode, permet de détecter le cancer à un stade précoce ou avant même qu’il n’apparaisse. Il commence par un simple test qui peut souvent être fait à la maison. Ce test est conçu pour vérifier s’il y a du sang dans les selles. Les polypes précancéreux et les tumeurs cancéreuses dans le côlon contiennent des vaisseaux sanguins qui peuvent libérer une petite quantité de sang dans les selles. L’analyse des selles vise à vérifier si ce sang occulte, invisible à l’œil nu, est présent. La présence de sang dans les selles ne signifie pas toujours qu’une personne a des polypes ni un cancer. Si des traces de sang sont décelées au cours d’une analyse des selles, il faut procéder à d’autres examens pour trouver l’origine et la cause du saignement.

Pour les Canadiens de 50 à 74 ans qui ne sont pas exposés à un risque élevé de cancer colorectal, nous recommandons un dépistage tous les deux ans au moyen d’un simple test de sang occulte dans les selles.

Vous pourriez présenter un risque élevé de cancer colorectal si, par exemple, un membre de votre famille a déjà reçu un diagnostic de cancer colorectal ou si vous avez vous-même des antécédents de certains types de polypes dans le côlon ou dans le rectum. Nous encourageons tous les Canadiens à parler de leur risque de cancer avec un professionnel de la santé et à prendre connaissance des options de dépistage qui leur conviennent.

De nos jours, 64 % des Canadiens atteints de cancer survivront à la maladie, comparativement à 55 % dans les années 1990. Des progrès évidents ont été réalisés, mais nous pourrions améliorer et sauver plus de vies si le cancer était détecté plus tôt chez davantage de Canadiens. Discutez avec votre médecin et apprenez-en davantage sur le dépistage.

La publication Statistiques canadiennes sur le cancer est le fruit d’un partenariat entre la Société canadienne du cancer, l’Agence de la santé publique du Canada et Statistique Canada, en collaboration avec les registres du cancer provinciaux et territoriaux. Consultez le document intégral.