Portrait

Le Hockey tatoué sur le coeur : Mario et l’impact du hockey sur sa guérison

Mario Barbieri a toujours aimé le hockey. Entraîneur depuis de nombreuses années, il adore enseigner la technique et le sport en lui-même. « J’ai le hockey dans le sang! » Mais à l’été 2015, sa santé lui joue des tours; des soucis intestinaux constants. Lors de sa visite annuelle chez le médecin, des tests sanguins ne détectent aucunes anomalies. Un mois et demi plus tard, au retour de son voyage en Europe pour célébrer ses 25 années de mariage avec sa conjointe, les symptômes augmentent et persistent. 

Mario avec son équipe de hokey
Mario (au centre) et au l'équipe  de hockey qu'il entraîne

De retour dans le bureau du médecin

Très occupé par sa carrière professionnelle et ses obligations d’entraîneur de hockey et peu enclin à prendre soin de lui, Mario retourne voir son médecin en octobre seulement. Une culture de selle révèle alors la présence d’un parasite, une infection jugée légère, pour laquelle son médecin prescrit des antibiotiques qui s’avèrent inefficaces.

Un mois plus tard, Mario rencontre alors un gastro-entérologue qui lui recommande de passer une colonoscopie. Prévue en janvier, celle-ci est finalement devancée puisqu’en décembre Mario remarque la présence de sang dans ses selles.

Le 12 janvier 2016, assis dans le bureau de son médecin aux côtés de sa conjointe, Mario entre dans une certaine transe après l’avoir entendu dire: «Ça ne s’annonce pas bien, je crois que c’est cancéreux».

Se souvenant à peine ce qui s’est dit par la suite, Mario, père de deux jeunes adultes alors âgés de 24 et 21 ans, sait toutefois qu’il doit leur annoncer son diagnostic, un cancer colorectal. Voulant les protéger, il ne sait pas vraiment comment parler de son cancer avec ses enfants. Il décide donc d’y aller avec la franchise, sans détour.

Bouleversés, ses enfants lui posent une question qui change du tac au tac l’état d’esprit dans lequel il se trouvait jusqu’alors : « Papa, est-ce que tu vas mourir? »

« Leur réaction eu un effet d’électrochoc. J’ai pris mon courage à deux mains et je leur ai dit que je n’étais pas en train de mourir et que nous allions faire ce qu’il faut », raconte Mario.

Le lendemain, l’homme de 49 ans retournait au travail et à ses fonctions d’entraîneur chef de son équipe de junior AA sans que personne d’autre ne soit mis au courant de son diagnostic.

Mettre sa vie en pause

Mario walking with his family
Mario et sa famille

Mais tôt ou tard, Mario dû cesser ses activités et se concentrer sur son traitement. 25 traitements de radiothérapie en parallèle avec une chimio en perfusion 24/7 durant 5 semaines permettent à la tumeur de passer d’une taille d’un cœur de pomme à une pièce d’un cent.

« Pendant mes traitements, tout à propos du hockey me manquait; les joueurs, l’effervescence des « games » et surtout les tâches quotidiennes comme préparer les pratiques, les alignements partants et les stratégies. En tant qu’entraîneur, j’avais l’impression d’avoir laissé tomber l’équipe ».

Le hockey comme échappatoire

Mais la communauté du hockey voyait cette situation bien autrement. « J’ai reçu des dizaines de messages sur mes réseaux sociaux, des appels des joueurs, des entraîneurs et des arbitres », raconte Mario.

Le hockey, tout comme sa famille, fut source de motivation pour passer au travers des différentes étapes de son traitement. À maintes reprises, Mario s’est tourné vers le hockey pour retrouver du confort. Fan fini des Canadiens de Montréal, il ne pouvait s’arrêter de penser à la rémission de Saku Koivu et à l’ovation qu’il avait reçu lors de son retour sur la glace du Centre Molson (aujourd’hui Centre Bell).

« Je pensais aussi à la femme de Craig Anderson des Sénateurs d’Ottawa et à Brian Boyle des Panthers de la Floride. C’était une source d’inspiration pour moi durant cette étape vers ma rémission. J’étais confiant que j’allais passer à travers. Je voulais garder mon focus sur ma guérison et un retour éventuel au jeu. »

Aujourd’hui en rémission, Mario mord dans la vie plus que jamais. Prendre soin de lui, bien s’alimenter, faire des choses qu’il lui tient vraiment à cœur, être entouré des membres de sa famille et continuer de partager sa passion et ses connaissances auprès de la communauté du hockey sont désormais ces nouvelles priorités.

Toutefois, Mario voulait faire plus. Ils voulaient redonner aux autres.

Le désir deredonner

Mario
Mario

Aujourd’hui bénévole pour la Société canadienne du cancer, Mario soutient également des initiatives telles que Le Hockey pour vaincre le cancer, une initiative qui mobilise la communauté du hockey et obtient l’aide des joueurs, des entraîneurs, des arbitres, du personnel de bureau, des sociétés partenaires et des partisans pour appuyer les personnes atteintes de cancer et leurs familles.

« C’est vraiment important parce que cela permet de redonner à la communauté qui supporte et chérit ce sport. Cela sensibilise également les millions d’adeptes de ce sport et leur donne de l’espoir. Un espoir que l’on peut passer au travers de la maladie et que nous ne sommes pas seuls »

Fan de hockey?

Vous aussi vous pouvez vous impliquer en incitant votre équipe de hockey locale à organiser un match pour collecter des fonds pour la cause du cancer.

« Allez-y. Cela importe peu si c’est petit ou gros, chaque dollars compte. Sensibiliser c’est ce qui compte. Si vous êtes impliqués dans les associations locales de hockey, faites en sorte que certains événements soient propices à la collecte de fonds. C’est amusant et tellement efficace », mentionne Mario.