Traitements de la récidive de l’adénocarcinome de l’intestin grêle

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La récidive d'un adénocarcinome de l’intestin grêle signifie que le cancer réapparaît à la suite du traitement.

Il arrive que lorsque ce cancer réapparaît, la tumeur est trop grosse pour être enlevée par chirurgie (non résécable). Le cancer pourrait aussi avoir formé des métastases (propagation à d'autres parties du corps).

Il n'y a pas de traitements standards pour la récidive de l'adénocarcinome de l'intestin grêle. Votre équipe de soins vous proposera des traitements en fonction de vos besoins et discutera avec vous afin d’élaborer un plan de traitement. Il est possible qu’on vous propose un ou plusieurs des traitements suivants. À ce stade, on offre habituellement des soins palliatifs.

Chimiothérapie

En chimiothérapie, on a recours à des médicaments anticancéreux pour détruire les cellules cancéreuses. On peut vous proposer la chimiothérapie pour une récidive d'adénocarcinome de l'intestin grêle qui s'est propagé à d'autres parties du corps.

Puisque ce type de cancer est rare, il n'existe pas de protocole de chimiothérapie standard. Il est possible que votre médecin ait recours à une association d'agents chimiothérapeutiques que vous n'avez pas encore reçue. Les agents chimiothérapeutiques et les associations d'agents chimiothérapeutiques les plus souvent proposés pour la récidive d'un adénocarcinome de l’intestin grêle sont les suivants :

  • FOLFOX – leucovorine (acide folinique), 5-fluorouracil (aussi appelé 5-FU ou fluorouracil) et oxaliplatine;
  • CAPOX – capécitabine (Xeloda) et oxaliplatine;
  • 5-FU ou capécitabine;
  • FOLFIRI – leucovorine, 5-FU et irinotécan;
  • FOLFOXIRI – 5-FU, leucovorine, oxaliplatine et irinotécan.

Les chercheurs tentent actuellement de savoir quels agents chimiothérapeutiques et associations médicamenteuses permettraient de traiter le mieux possible le cancer métastatique.

Apprenez-en davantage sur la chimiothérapie de l'adénocarcinome de l'intestin grêle.

Traitement ciblé

Le traitement ciblé a recours à des médicaments pour cibler des molécules spécifiques, comme des protéines, présentes à la surface ou à l’intérieur des cellules cancéreuses dans le but d’interrompre la croissance et la propagation du cancer. Vous pourriez recevoir des médicaments qui ciblent le récepteur tyrosine-kinase de la neurotrophine (NTRK) pour traiter une récidive d'adénocarcinome de l'intestin grêle qui a formé des métastases.

Le gène du récepteur tyrosine-kinase de la neurotrophine (NTRK) indique aux cellules nerveuses de fabriquer une protéine qui aide les cellules à transmettre de l’information sur certaines sensations corporelles. Quand une partie du gène NTRK se détache et se lie à un autre gène, on parle de gène de fusion NTRK. Ce changement provoque la formation de protéines anormales, c'est-à-dire les protéines de fusion TRK, qui peuvent favoriser la croissance des cellules cancéreuses.

On peut avoir recours aux médicaments suivants pour traiter l'adénocarcinome de l'intestin grêle métastatique porteur d'un gène de fusion NTRK :

  • larotrectinib (Vitrakvi);
  • entrectinib (Rozlytrek).

Apprenez-en davantage sur le traitement ciblé de l'adénocarcinome de l'intestin grêle.

Immunothérapie

L’immunothérapie (aussi appelée thérapie biologique) aide à renforcer ou à rétablir la capacité du système immunitaire de combattre le cancer. On peut proposer des médicaments immunothérapeutiques pour une récidive d'adénocarcinome de l'intestin grêle si la tumeur présente certains changements génétiques, soit une forte instabilité des microsatellites (MSI-H) ou une déficience du système de réparation des mésappariements de l'ADN (dMMR). Ces médicaments ne seront administrés que si le cancer s'est propagé et qu'il ne répond pas à d'autres traitements.

Le type de médicaments immunothérapeutiques administré est appelé inhibiteurs de point de contrôle immunitaire. Le système immunitaire s’empêche habituellement d’attaquer les cellules normales en se servant de protéines spécifiques appelées points de contrôle. Les points de contrôle ralentissent ou stoppent une réaction immunitaire. Certaines cellules du cancer de l'intestin grêle ont parfois recours à ces points de contrôle pour se cacher et ainsi éviter d’être attaquées par le système immunitaire. Les inhibiteurs de point de contrôle immunitaire bloquent les protéines spécifiques des points de contrôle, permettant ainsi aux cellules immunitaires, appelées cellules T, d’attaquer et de détruire les cellules cancéreuses.

On peut avoir recours aux inhibiteurs de point de contrôle immunitaire qui suivent pour traiter la récidive d'adénocarcinome de l'intestin grêle :

  • pembrolizumab (Keytruda);
  • nivolumab (Opdivo);
  • dostarlimab (Jemperli).

Il est possible que les médicaments immunothérapeutiques administrés pour les tumeurs MSI-H ou dMMR ne soient pas couverts par tous les régimes d'assurance provinciaux ou territoriaux. Votre médecin ou votre équipe de soins vous indiquera si vous auriez accès à ce traitement et si vous pourriez en bénéficier.

Apprenez-en davantage sur l'immunothérapie de l'adénocarcinome de l'intestin grêle.

Radiothérapie

En radiothérapie, on a recours à des rayons ou à des particules de haute énergie pour détruire les cellules cancéreuses. On peut vous proposer la radiothérapie comme traitement palliatif d'une récidive d'adénocarcinome de l'intestin grêle. On l'administre pour arrêter un saignement causé par une tumeur ou pour traiter la douleur là où le cancer s'est propagé.

Apprenez-en davantage sur la radiothérapie de l'adénocarcinome de l'intestin grêle.

Chirurgie

Votre équipe de soins discutera avec vous des options de traitement et de la possibilité ou non de pratiquer une chirurgie. Cela dépendra de votre état de santé et de vos préférences, de la taille et de l'emplacement de la tumeur ainsi que des effets secondaires et complications possibles.

On propose le plus souvent la chirurgie dans le but de soulager la douleur et d'autres symptômes causés par une récidive d'adénocarcinome de l'intestin grêle qui a formé des métastases. C’est ce qu’on appelle une chirurgie palliative.

Le chirurgien peut effectuer une dérivation chirurgicale pour permettre aux aliments et aux liquides digérés de contourner une tumeur dans l’intestin grêle. Dans certains cas, le chirurgien peut enlever une partie de la tumeur. Une autre méthode par laquelle le chirurgien peut créer une dérivation consiste à placer un petit tube (appelé endoprothèse) à travers la tumeur.

La chirurgie peut également servir à dégager un blocage dans l’intestin (occlusion intestinale) ou à réparer un trou dans l’intestin (perforation intestinale).

Apprenez-en davantage sur la chirurgie de l'adénocarcinome de l'intestin grêle.

Essais cliniques

Les essais cliniques visent à trouver de meilleures méthodes de prévention, de détection et de traitement du cancer. L'adénocarcinome de l'intestin grêle est un cancer rare, alors très peu d'essais cliniques sont en cours au Canada et acceptent des participants. Demandez à votre médecin si vous pourriez prendre part à l'un d'entre eux.

Apprenez-en davantage sur les essais cliniques.

Révision par les experts et références

  • Shahid Ahmed , MD, FRCPC, PhD, FACP

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