Traitements du cancer du poumon non à petites cellules de stade 4

Dernière révision médicale :

En présence d'un cancer du poumon non à petites cellules de stade 4, on peut avoir recours aux options de traitement suivantes. Votre équipe de soins vous proposera des traitements en fonction de vos besoins et discutera avec vous afin d’élaborer un plan de traitement.

Chimiothérapie

On peut proposer une chimiothérapie pour un cancer du poumon non à petites cellules de stade 4 si on n'observe pas de changements génétiques (mutations) dans les tumeurs cancéreuses pulmonaires lors des études de cellules et de tissus. Vous devez être en assez bonne santé pour recevoir ce traitement.

L’association chimiothérapeutique à laquelle on a le plus souvent recours pour traiter le cancer du poumon non à petites cellules de stade 4 est à base de cisplatine ou de carboplatine et de gemcitabine. Voici d'autres associations chimiothérapeutiques qu'on peut administrer :

  • cisplatine ou carboplatine et docétaxel (Taxotere);

  • carboplatine et paclitaxel;

  • gemcitabine et docétaxel;

  • gemcitabine et vinorelbine;

  • cisplatine et pemetrexed (Alimta) – seulement pour le cancer du poumon non à petites cellules de type non épidermoïde.

On peut aussi proposer seulement du pemetrexed comme traitement d’entretien afin de ralentir la réapparition du cancer du poumon si le cancer a répondu à la chimiothérapie. On ne vous proposera pas de pemetrexed si vous en avez déjà reçu dans le cadre de votre chimiothérapie.

On pourrait vous proposer un seul agent chimiothérapeutique comme traitement du cancer du poumon non à petites cellules de stade 4 si vous êtes en mauvaise santé. Les médicaments alors employés peuvent être ceux-ci :

  • gemcitabine;

  • paclitaxel;

  • docétaxel.

Traitement ciblé

On peut proposer un traitement ciblé au lieu d'une chimiothérapie pour un cancer du poumon non à petites cellules de stade 4 si on a observé des changements génétiques dans les cellules du cancer du poumon. Le type de médicament ciblé administré dépend du type de mutation génétique identifié lors des études de cellules et de tissus.

Si les analyses ne révèlent pas de mutations génétiques qu'on peut traiter par traitement ciblé, on ne vous le proposera pas comme traitement du cancer du poumon non à petites cellules de stade 4.

Il arrive qu'on détecte des changements génétiques dans les cellules au cours de la chimiothérapie. Si c'est le cas, vous pourriez recevoir un traitement ciblé après la chimiothérapie, ou bien votre équipe de soins pourrait plutôt vous administrer seulement un médicament ciblé.

Médicaments qui ciblent le R-EGF

Le récepteur du facteur de croissance épidermique (R-EGF) est présent à la surface des cellules et il leur envoie des signaux qui leur permettent de croître et de se diviser. Une mutation dans le gène R-EGF peut provoquer une croissance et une division cellulaires plus importantes qu’à l’habitude. Les cellules cancéreuses porteuses de la mutation R-EGF sont dites R-EGF positives (R-EGF+).

Un cancer du poumon non à petites cellules de stade 4 et R-EGF positif peut être traité avec de l'erlotinib (Tarceva), du gefitinib (Iressa) ou de l'osimertinib (Tagrisso) plutôt que par chimiothérapie.

On peut aussi avoir recours à l'erlotinib comme traitement d'entretien pour un cancer du poumon non à petites cellules de stade 4 après 4 cycles de chimiothérapie à base de cisplatine ou de carboplatine.

Mutation par insertion dans l'exon 20 du R-EGF

Une mutation par insertion dans l'exon 20 du R-EGF se produit lorsqu'un petit élément de matériel génétique est ajouté (inséré) dans le segment du gène R-EGF appelé exon 20.

Les médicaments ciblés auxquels on a recours dans le cas d'autres mutations du R-EGF n'ont pas d'effet s'il s'agit d'une mutation par insertion dans l'exon 20.

On peut proposer l'amivantamab (Rybrevant) pour traiter un cancer du poumon non à petites cellules de stade 4 avec mutation par insertion dans l'exon 20 du R-EGF si le cancer ne répond pas ou cesse de répondre à la chimiothérapie à base de cisplatine ou de carboplatine.

Médicaments qui ciblent l’ALK

La kinase du lymphome anaplasique (ALK) est une protéine qui participe à la croissance et à la division des cellules. Elle est contrôlée par le gène ALK. Un très petit nombre de cancers du poumon non à petites cellules présentent une mutation dans le gène ALK. Les cellules cancéreuses qui sont porteuses d'un remaniement dans le gène ALK sont dites ALK positives (ALK+).

Un cancer du poumon non à petites cellules de stade 4 et ALK positif peut être traité avec du crizotinib (Xalkori). Si vous ne pouvez pas recevoir de crizotinib, on pourrait vous administrer d'autres médicaments comme le céritinib (Zykadia), l'alectinib (Alecensaro) ou le brigatinib (Alunbrig).

Médicaments qui ciblent le ROS1

Le gène ROS1 fabrique une protéine qui envoie des signaux dans les cellules et qui les aide à croître. Une mutation dans le gène ROS1 peut provoquer une croissance et une division cellulaires plus importantes qu’à l’habitude. Les cellules cancéreuses qui sont porteuses de la mutation ROS1 sont dites ROS1 positives (ROS1+).

Un cancer du poumon non à petites cellules de stade 4 et ROS1 positif peut être traité avec du crizotinib.

On pourrait vous proposer de l'entrectinib (Rozlytrek) pour un cancer du poumon non à petites cellules de stade 4 et ROS1 positif si vous n'avez pas reçu de crizotinib.

Mutation KRAS G12C

KRAS G12C est une mutation génétique courante chez les personnes atteintes d'un cancer du poumon non à petites cellules. Une tumeur qui présente la mutation KRAS G12C est dite KRAS G12C positive.

Le sotorasib (Lumakras) est un médicament ciblé auquel on peut avoir recours pour traiter les personnes atteintes d'un cancer du poumon non à petites cellules KRAS G12C positif de stade 4 qui ont reçu au moins un autre traitement systémique.

Médicaments qui ciblent le BRAF V600E

Le BRAF est une protéine qui envoie des signaux dans les cellules et qui les aide à croître. Des changements dans le gène BRAF, soit BRAF V600E, peuvent être détectés en plus grand nombre dans certains types de cancer du poumon. Les cellules cancéreuses dont ce gène a été ainsi modifié sont dites BRAF V600E positives (BRAF V600E+).

Un cancer du poumon non à petites cellules de stade 4 qui est BRAF V600E positif peut être traité avec une association de dabrafénib (Tafinlar) et de tramétinib (Mekinist).

Médicaments qui ciblent le récepteur tyrosine-kinase de la neurotrophine (NTRK)

Des mutations dans le gène NTRK peuvent causer une trop grande croissance cellulaire et ainsi provoquer la formation de cellules anormales et d'un cancer. Il arrive qu'on détecte cette mutation dans le cancer du poumon non à petites cellules. Les cellules cancéreuses dont ce gène a été ainsi modifié sont appelées cellules cancéreuses avec fusion TRK.

Un cancer du poumon non à petites cellules de stade 4 avec fusion TRK peut être traité avec du larotrectinib (Vitrakvi).

Mutations conduisant à un saut de l'exon 14 de la MET

Des mutations conduisant à un saut de l'exon 14 de la MET (METex 14) ont été observées dans un petit nombre de cancers du poumon non à petites cellules.

On peut avoir recours au tepotinib (Tepmetko) ou au capmatinib (Tabrecta) chez les personnes atteintes d'un cancer du poumon non à petites cellules de stade 4 qui présente des mutations METex 14.

Médicaments qui ciblent le gène RET

Le gène RET fabrique une protéine responsable des signaux dans les cellules et leur processus de croissance. Un très petit nombre de cancers du poumon non à petites cellules présentent un changement dans le gène RET. Les cellules cancéreuses qui présentent des changements dans le gène RET sont dites positives pour la fusion du gène RET (RET+).

Au lieu de la chimiothérapie, on peut avoir recours aux médicaments Gavreto (pralsetinib) ou Retevmo (selpercatinib) pour traiter un cancer du poumon non à petites cellules de stade 4 RET+.

Inhibiteurs de l’angiogenèse

Le bévacizumab (Avastin, MVASI, Zirabev) est un type de médicament ciblé appelé inhibiteur de l'angiogenèse. Il cible une protéine appelée facteur de croissance de l'endothélium vasculaire (VEGF), qui participe à la formation de nouveaux vaisseaux sanguins.

On associe le bévacizumab au carboplatine et au paclitaxel, deux agents chimiothérapeutiques. Il est possible qu'on propose cette association pour un cancer du poumon non à petites cellules de stade 4.

Immunothérapie

On peut proposer une immunothérapie comme traitement du cancer du poumon non à petites cellules de stade 4.

On peut administrer du pembrolizumab (Keytruda) pour traiter le cancer du poumon non à petites cellules qui produit une trop grande quantité de protéine PD-1.

L'atézolizumab (Tecentriq) peut être employé seul ou associé au bévacizumab (Avastin) ou à des médicaments biosimilaires, au paclitaxel et au carboplatine comme premier traitement du cancer du poumon non à petites cellules qui ne présente pas de mutations du gène R-EGF ou ALK. L'atézolizumab bloque la protéine PD-L1 à la surface des cellules qui produisent une trop grande quantité de cette protéine.

Il est possible qu'on ait recours au nivolumab (Opdivo) en association avec l'ipilimumab (Yervoy) comme premier traitement d'un cancer du poumon non à petites cellules métastatique qui ne présente pas de mutation du gène R-EGF ou ALK et dont les cellules cancéreuses contiennent très peu de PD-L1. On peut administrer du nivolumab et de l'ipilimumab en association avec du cisplatine ou du carboplatine et un autre agent chimiothérapeutique.

Le cemiplimab (Libtayo) est un inhibiteur du point de contrôle PD-L1. On peut le proposer dans le cas d'un cancer du poumon non à petites cellules qui produit une grande quantité de PD-L1, mais qui ne présente pas de changements d'autres gènes tels que R-EGF, ALK ou ROS1.

Traitements endobronchiques

Les traitements endobronchiques permettent de dégager un blocage causé par le cancer à l'intérieur du poumon. On y a recours pour traiter et prévenir les symptômes d’un cancer du poumon non à petites cellules de stade 4 comme la toux, les troubles respiratoires, un saignement et la douleur.

Le type de traitement endobronchique choisi dépend de la rapidité à laquelle on doit traiter les symptômes.

Radiothérapie

On peut vous administrer une radiothérapie externe pour un cancer du poumon non à petites cellules de stade 4 si vous ne pouvez pas recevoir de chimiothérapie. On y a également recours pour soulager les symptômes causés par le cancer (radiothérapie palliative). On peut aussi administrer une radiothérapie pour traiter un cancer du poumon non à petites cellules qui s’est propagé aux os ou au cerveau.

Apprenez-en davantage sur les métastases osseuses et les métastases cérébrales.

Chirurgie

On peut faire une chirurgie pour traiter un cancer du poumon non à petites cellules de stade 4 qui s’est propagé à la glande surrénale, au cerveau ou au foie. Dans le cas des métastases au cerveau, on y a recours quand on observe une seule zone de cancer dans le cerveau. Pour les métastases au foie, on peut proposer une chirurgie quand on observe une seule zone de cancer ou quelques zones rapprochées dans le foie.

Certaines personnes atteintes d’un cancer du poumon non à petites cellules de stade 4 ne sont pas assez bien pour subir une chirurgie.

Si vous ne pouvez pas ou ne voulez pas recevoir de traitement du cancer

Vous pourriez envisager de recevoir un type de soins qui vous permet de vous sentir mieux sans traiter le cancer en lui-même. Ce pourrait être parce que les traitements du cancer n’agissent plus, qu’il n’est plus probable qu’ils améliorent votre état ou que leurs effets secondaires sont difficiles à tolérer. D'autres raisons peuvent expliquer pourquoi vous ne pouvez pas ou ne voulez pas recevoir de traitement du cancer.

Discutez-en avec les membres de votre équipe de soins. Ils peuvent vous aider à choisir les soins et le traitement pour un cancer avancé.

Essais cliniques

Demandez à votre médecin s’il y a des essais cliniques en cours au Canada pour les personnes atteintes d’un cancer du poumon non à petites cellules. Les essais cliniques visent à trouver de nouvelles méthodes de prévention, de détection et de traitement du cancer. Apprenez-en davantage sur les essais cliniques.

Révision par les experts et références

  • Stephen Lam, MD, FRCPC
  • Planchard D, Popat S, Kerr, K, Novello S, Smit EF, Faivre-Finn C, et al. Metastatic non-small cell lung cancer: ESMO Clinical Practice Guidelines for diagnosis, treatment and follow-up. ESMO Clinical Practice Guidelines. 2019: https://www.esmo.org/content/download/227453/3874538/1/ESMO-CPG-mNSCLC-18SEPT2019.pdf. Friday, August 28, 2020.
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