Chimiothérapie du lymphome hodgkinien

En chimiothérapie, on a recours à des médicaments anticancéreux, ou cytotoxiques, pour détruire les cellules cancéreuses. La chimiothérapie est le traitement principal du lymphome hodgkinien (LH). Votre équipe de soins prend en considération le type de LH, le stade du cancer, la taille de la tumeur (volume) et d’autres facteurs pronostiques ainsi que vos besoins personnels pour décider des médicaments, des doses et du calendrier d’administration. Vous pourriez aussi recevoir d’autres traitements.

On administre une chimiothérapie pour différentes raisons. Vous pouvez recevoir une chimiothérapie pour :

  • détruire les cellules cancéreuses dans votre corps;
  • traiter un LH qui est réapparu après avoir été traité ou qui n’a pas répondu au premier traitement;
  • vous préparer à une greffe de cellules souches;
  • soulager la douleur ou contrôler les symptômes d’un LH avancé (chimiothérapie palliative).

La chimiothérapie est un traitement systémique. Cela signifie que les médicaments circulent dans le sang pour atteindre et détruire les cellules cancéreuses dans tout le corps, dont celles qui auraient pu se propager hors des ganglions lymphatiques.

Avant que la chimiothérapie débute, il est possible que votre médecin vous fasse passer des examens, comme un échocardiogramme et des tests de la fonction respiratoire, afin de savoir jusqu’à quel point votre cœur et vos poumons fonctionnent. Les résultats peuvent servir de valeurs de référence lorsqu'on surveille les effets de la chimiothérapie.

Il arrive que la chimiothérapie nuise à la fertilité (capacité de tomber enceinte ou de mener une grossesse à terme ou bien de rendre une autre personne enceinte). Avant d’entreprendre un traitement du cancer, discutez avec votre médecin si vous voulez faire des enfants un jour. Il pourrait exister des façons de protéger votre fertilité avant ou pendant le traitement.

Vérifier l’efficacité de la chimiothérapie

La réponse du cancer à la chimiothérapie est importante pour l’établissement du pronostic (issue de la maladie à laquelle on s’attend) et la planification d’autres traitements. On mesure la réponse au milieu du traitement et une fois qu’il est fini. Des examens d’imagerie, comme la TDM, l’IRM et la TEP, permettent de déterminer si la taille de la tumeur a diminué.

Les résultats des examens effectués après les premiers cycles de chimiothérapie aident les médecins à ajuster les cycles suivants afin d’atténuer les effets secondaires tout en maintenant l’efficacité du traitement. Si les résultats révèlent que le traitement est efficace, le médecin pourrait réduire le nombre de médicaments ou de cycles de chimiothérapie administrés. Si les résultats indiquent que le traitement n’est pas efficace, le médecin pourrait changer le type de chimiothérapie ou accroître le nombre de cycles.

On peut se servir des résultats d’examens après la chimiothérapie pour décider si une radiothérapie est nécessaire. On fait habituellement les examens au moins 3 semaines après la chimiothérapie.

Agents chimiothérapeutiques administrés pour le lymphome hodgkinien

L’association chimiothérapeutique la plus souvent employée pour le LH est le protocole ABVD. Cette chimiothérapie est administrée aux 2 semaines pendant 2 à 8 mois, selon le stade du cancer et la réponse au traitement. Le protocole ABVD comprend la doxorubicine, la bléomycine, la vinblastine et la dacarbazine.

Voici d’autres associations chimiothérapeutiques auxquelles on a recours pour traiter le LH :

  • BEACOPP – bléomycine, étoposide, doxorubicine, cyclophosphamide (Procytox), vincristine, procarbazine (Matulane) et prednisone;
  • A + AVD – brentuximab védotine (Adcetris), doxorubicine, vinblastine et dacarbazine.

Le protocole BEACOPP est administré aux 3 semaines pendant 6 à 24 semaines. Le protocole A + AVD est administré aux 2 semaines pendant jusqu’à 6 mois. La durée du traitement dépend du stade du LH et de la réponse au traitement.

Si le LH ne répond pas aux médicaments qui ont déjà été administrés ou s’il réapparaît, on pourrait avoir recours aux associations chimiothérapeutiques suivantes :

  • DICEP – dexaméthasone, cyclophosphamide, étoposide (Vepesid), cisplatine et mesna (Uromitexan);
  • ICE – ifosfamide (Ifex), carboplatine et étoposide;
  • DHAP – dexaméthasone, cytarabine et cisplatine;
  • ESHAP – étoposide, méthylprednisolone (Medrol), cytarabine à forte dose et cisplatine;
  • GDCRBP – gemcitabine, dexaméthasone et carboplatine;
  • GVD – gemcitabine, vinorelbine et doxorubicine liposomale pégylée (Caelyx);
  • bendamustine (Treanda) avec ou sans autres agents chimiothérapeutiques;
  • GDP – gemcitabine, dexaméthasone et cisplatine;
  • COPP – cyclophosphamide, vincristine, procarbazine (Matulane) et prednisone;
  • CEP – lomustine (Ceenu), étoposide, prednisone et chlorambucil (Leukeran).

On administre une chimiothérapie à forte dose en préparation à une greffe de cellules souches. Les associations chimiothérapeutiques qu’on peut employer sont les suivantes :

  • BEAM – carmustine (BiCNU), étoposide, cytarabine et melphalan (Alkeran);
  • CBV – cyclophosphamide, carmustine et étoposide.

Effets secondaires

Peu importe le traitement du LH, il est possible que des effets secondaires se produisent, mais chaque personne les ressent différemment. Certaines en ont beaucoup alors que d’autres en éprouvent peu.

La chimiothérapie peut causer des effets secondaires puisqu’elle risque d’endommager les cellules saines tout en détruisant les cellules cancéreuses. Si des effets secondaires se manifestent, ils peuvent le faire n’importe quand pendant la chimiothérapie, tout de suite après ou quelques jours, voire quelques semaines plus tard. Il arrive que des effets secondaires apparaissent des mois ou des années à la suite de la chimiothérapie (effets tardifs). La plupart disparaissent d’eux-mêmes ou peuvent être traités, mais certains risquent de durer longtemps ou d'être permanents.

Les effets secondaires de la chimiothérapie dépendent surtout du type de médicament, de la dose, de la façon de l’administrer et de votre état de santé global. Voici certains effets secondaires fréquents des agents chimiothérapeutiques administrés pour traiter le LH :

Avisez votre équipe de soins si vous éprouvez ces effets secondaires ou d’autres que vous croyez liés à la chimiothérapie. Plus vite vous mentionnez un problème, plus rapidement on pourra vous dire comment aider à le soulager.

Informations sur des médicaments anticancéreux spécifiques

Les renseignements sur des médicaments spécifiques changent régulièrement. Apprenez-en davantage sur les sources d’information sur les médicaments ainsi que sur les sites où vous pouvez obtenir des renseignements sur des médicaments spécifiques.

Questions à poser sur la chimiothérapie

Apprenez-en davantage sur la chimiothérapie et les effets secondaires de la chimiothérapie. Afin de prendre les bonnes décisions pour vous, posez des questions sur la chimiothérapie à l'équipe de soins.

Révision par les experts et références

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