Aider les frères et sœurs à faire leur deuil

Le décès d’un frère ou d’une sœur risque d’être une énorme perte pour un enfant. C’est peut-être aussi sa première expérience avec la mort. La façon dont un enfant réagit à la mort de son frère ou de sa sœur dépend de son âge et de sa faculté de comprendre, de sa personnalité et de la situation de sa famille. L’enfant peut aussi vivre des moments de tristesse bien après ce décès, tout comme ses parents.

Les frères et sœurs doivent être soutenus en période de deuil. Si votre propre chagrin est trop présent pour que vous soyez en mesure de soutenir vos autres enfants, il est important de trouver des adultes pour le faire. Demandez à un ami intime ou à un membre de la famille de qui vous êtes proche de passer plus de temps avec vos autres enfants.

Soyez ouvert avec eux et dites-leur qu’ils peuvent pleurer et exprimer leur chagrin. Mais sachez que certains enfants ne vivent pas ouvertement leur deuil et leur tristesse. Ils peuvent poursuivre leurs activités, en sortant avec leurs amis et en s’amusant, sans sembler affectés. Cela ne signifie pas qu’ils ne vivent pas leur deuil.

Votre enfant peut avoir de nombreuses peurs et inquiétudes tout en faisant son deuil. Il peut avoir peur de tomber malade ou de mourir ou s’inquiéter de la mort d’un autre membre de la famille. Votre enfant peut être confus face à ce que tout cela signifie pour votre famille. Quand un frère ou une sœur meurt, un autre peut prendre un nouveau rôle, comme devenir l’aîné ou enfant unique. L’enfant survivant peut sentir qu’il doit compenser la perte de son frère ou de sa sœur, ce qui peut ajouter un stress supplémentaire au deuil qu’il vit déjà. Les frères et sœurs peuvent se sentir coupables d’avoir dit ou fait quelque chose ou regretter de ne pas avoir été aussi proches de leur frère ou de leur sœur qu’ils l’auraient voulu. Ils peuvent aussi éprouver la culpabilité du survivant et se demander pourquoi ce n’est pas eux qui sont morts. Ils peuvent aussi se demander si leurs parents n’auraient pas préféré que ce soit eux qui meurent plutôt que leur frère ou leur sœur.

Il est également normal que les frères et sœurs vivent leur deuil par à-coups quand ils arrivent à un nouveau stade de développement et de maturité. Un adolescent de 15 ans peut, par exemple, faire son deuil de nouveau et de manière différente 3, 5 ou 10 ans après que sa sœur ou son frère soit décédé.

Les frères et sœurs peuvent se sentir soulagés. Il est tout à fait naturel de se sentir soulagé quand quelque chose qui a été très difficile et stressant prend fin, mais votre enfant peut se juger sur cela. Assurez-vous que votre enfant comprenne que se sentir soulagé ne signifie pas qu’il n’aimait pas son frère ou sa sœur.

Voici quelques conseils pour aider votre enfant à faire face au décès de son frère ou de sa sœur.

Parler de ses émotions. Incitez votre enfant à parler de son deuil et de ses émotions. Dites-lui que chacun vit son deuil à sa façon et qu’en parler et qu’exprimer ses émotions peut aider toute la famille à faire face à la situation. Il peut aussi être utile que votre enfant parle de ce qu’il ressent avec une autre personne qu’un membre de la famille. Il peut se sentir à l’aise de discuter avec un ami proche, un intervenant en soins spirituels ou un thérapeute. Se joindre à un groupe de soutien composé de frères et de sœurs qui ont vécu la même perte peut aussi être utile. Il y a peut-être des groupes de soutien en ligne ou en personne en cours. Vous pourriez aussi trouver dans votre région des camps pour les enfants dont le frère ou la sœur est décédé.

Répondre aux questions franchement. Essayez de répondre à toute question que votre enfant se pose le plus franchement possible. Demandez le soutien de votre équipe de soins, des travailleurs sociaux, des intervenants en deuil, de l’équipe de soins palliatifs ou du clergé pour vous aider à répondre aux questions de votre enfant. Incitez-le à partager toute question ou toute peur qu’il peut avoir. Vous pourriez éprouver certaines de ses peurs. Assurez-lui que vous pouvez faire face à la situation ensemble, en tant que famille.

Faire participer votre enfant. Si votre enfant est suffisamment âgé et intéressé, trouvez des façons de l’aider à prendre part à la planification des funérailles, de la célébration de la vie ou d’un autre événement commémoratif. Demandez au personnel du salon funéraire comment inclure les frères et sœurs : aider à choisir la pierre tombale ou parler lors des funérailles par exemple. Les frères et sœurs pourraient vouloir laisser quelque chose dans la tombe comme un jouet spécial, un animal en peluche ou une lettre.

Aider votre enfant à se pardonner. Rassurez votre enfant en lui disant qu’il est normal pour les frères et sœurs d’être en concurrence, de se disputer et de se mettre au défi. Aidez votre enfant à se pardonner les choses qu’il a dites ou faites ou celles qu’il aurait voulu dire ou faire. Dites-lui que toutes les relations sont différentes et que, même s’il croit qu’il n’était pas proche de son frère ou de sa sœur, cela ne signifie pas qu’il ne l’aimait pas. Rassurez votre enfant en lui disant que son frère ou sa sœur savait à quel point il l’aimait.

Le laisser être un enfant. N’oubliez jamais que c’est un enfant et qu’il est jeune. Laissez-le être de son âge. Il est possible qu’il ne réagisse pas au deuil de la manière à laquelle vous vous attendiez. Essayez de ne pas lui dire qu’il doit arrêter ses enfantillages ou prendre plus de responsabilités. Passez beaucoup de temps avec lui à faire ce qu’il aime.

Le laisser être lui-même. Ne comparez jamais un frère ou une sœur à votre enfant qui est décédé. Dites-lui que vous ne vous attendez pas à ce qu’il ou qu’elle le remplace de quelque façon que ce soit. Donnez-lui du temps et soyez flexible. Certains enfants ne veulent pas retourner tout de suite à l’école. D’autres peuvent avoir hâte de le faire.

Aider votre enfant à se rappeler de son frère ou de sa sœur. Avec le temps, votre enfant pourrait avoir peur de commencer à oublier son frère ou sa sœur. Aidez-le à trouver comment s’en rappeler et se sentir lié à lui ou à elle. Vous pourriez créer ensemble un album de souvenirs familiaux fait de photos et d’histoires.

Révision par les experts et références

  • American Society of Clinical Oncology (ASCO). Grieving the Loss of a Sibling. Alexandria, VA.: American Society of Clinical Oncology (ASCO); 2015.
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