Immunothérapie du cancer de la vessie

Certaines personnes atteintes d’un cancer de la vessie reçoivent une immunothérapie. L’immunothérapie aide à renforcer ou à rétablir la capacité du système immunitaire de combattre le cancer.

On peut vous administrer une immunothérapie pour :

  • détruire les cellules du cancer de la vessie;
  • renforcer votre système immunitaire;
  • interrompre la croissance et la propagation des cellules du cancer de la vessie;
  • réduire le risque de réapparition (récidive) du cancer;
  • aider à empêcher la réapparition du cancer une fois qu’il a été traité (traitement d’entretien);
  • maîtriser les symptômes du cancer de la vessie.

Votre équipe de soins prendra en considération vos besoins personnels pour choisir les médicaments, les doses et le mode d’administration de l’immunothérapie. Vous pourriez aussi recevoir d’autres traitements.

Immunothérapie intravésicale

L’immunothérapie intravésicale consiste à mettre le médicament directement dans la vessie. Le médecin glisse un tube (sonde) dans l’urètre jusqu’à la vessie. Le médicament est administré dans la vessie par la sonde. On laisse le médicament dans la vessie pendant 1 à 2 heures afin de lui donner le temps d’agir.

Le médicament le plus souvent administré pour l’immunothérapie intravésicale est le bacille de Calmette-Guérin (BCG). Le BCG est la même bactérie qu’on utilise pour vacciner contre la tuberculose. Il contient des bactéries vivantes, mais faibles, qui incitent le système immunitaire à détruire les cellules cancéreuses dans la vessie.

On peut avoir recours à l’immunothérapie intravésicale pour traiter les cancers de la vessie de stade 0 et les cancers de la vessie de stade 1 qui sont à risque moyen ou élevé. On l’administre après une résection transurétrale de la tumeur de la vessie (RTUTV), une fois par semaine pendant 6 semaines (traitement d’induction). Dans le but de réduire le risque d’effets secondaires, on commence habituellement l’immunothérapie intravésicale quelques semaines après la RTUTV.

S’il ne reste plus de cancer après ces 6 semaines, on administre souvent un traitement supplémentaire sous forme de traitement d’entretien. On le fait une fois par semaine durant 3 semaines aux 3 à 6 mois pendant jusqu’à 3 ans.

S’il reste encore du cancer après ces 6 semaines, on propose habituellement une autre immunothérapie intravésicale pour 6 semaines.

On a aussi recours à l’immunothérapie intravésicale pour traiter un cancer de la vessie qui réapparaît seulement dans le revêtement interne de cet organe.

Inhibiteurs du point de contrôle immunitaire

Les inhibiteurs du point de contrôle immunitaire sont un type d'immunothérapie qui a recours à des médicaments appelés anticorps monoclonaux. Le système immunitaire s’empêche habituellement d’attaquer les cellules normales en se servant de protéines spécifiques appelées points de contrôle, qui sont fabriquées par certaines cellules du système immunitaire. Les cellules du cancer de la vessie ont parfois recours à ces points de contrôle pour éviter d’être attaquées par le système immunitaire. Les inhibiteurs du point de contrôle immunitaire bloquent les protéines spécifiques des points de contrôle, permettant ainsi aux cellules du système immunitaire (cellules T) d’attaquer et de détruire les cellules cancéreuses.

On peut proposer un inhibiteur du point de contrôle immunitaire comme traitement de deuxième intention pour un cancer de la vessie avancé ou métastatique qui :

  • continue de se développer pendant ou après une chimiothérapie qui comprend le cisplatine;
  • réapparaît au cours des 12 mois qui suivent la fin d’une chimiothérapie.

Les inhibiteurs du point de contrôle immunitaire auxquels on a recours pour le cancer de la vessie ciblent la protéine spécifique du point de contrôle PD-1 ou PD-L1. Ce sont les suivants :

  • pembrolizumab (Keytruda) – le plus souvent administré;
  • durvalumab (Imfinzi);
  • atézolizumab (Tecentriq);
  • avélumab (Bavencio).

On peut aussi avoir recours à l'avélumab comme traitement d’entretien après une chimiothérapie.

On administre ce médicament par une aiguille insérée dans une veine (perfusion) une fois toutes les 2 ou 3 semaines jusqu’à ce que la maladie évolue ou que les effets secondaires surpassent les bienfaits du traitement.

Anticorps monoclonaux

L'enfortumab védotine (Padcev) est un type d'anticorps monoclonal. On pourrait vous proposer l'enfortumab védotine si vous avez déjà reçu un traitement à base de cisplatine ou de carboplatine ainsi qu'un inhibiteur du point de contrôle immunitaire PD-1 ou PD-L1. On peut aussi y avoir recours si vous ne pouvez pas recevoir de traitement à base de cisplatine ou de carboplatine.

Effets secondaires

Peu importe le traitement du cancer de la vessie, il est possible que des effets secondaires se produisent, mais chaque personne les ressent différemment. Certaines en ont beaucoup alors que d’autres en éprouvent peu ou pas du tout.

Les effets secondaires de l’immunothérapie dépendent surtout du type de médicament, de la dose, de la façon de l'administrer et de votre état de santé global.

Le BCG intravésical peut causer ces effets secondaires :

  • besoin d’uriner plus souvent que d’habitude (mictions fréquentes);
  • besoin pressant d’uriner (mictions urgentes);
  • brûlure lorsqu’on urine;
  • symptômes pseudo-grippaux, comme la fièvre, les frissons, la fatigue et un corps endolori;
  • perte d’appétit.

Les inhibiteurs du point de contrôle immunitaire ou les anticorps monoclonaux peuvent causer ces effets secondaires :

Vous aurez souvent des prises de sang afin qu’on vérifie comment votre corps réagit à l’immunothérapie. Si vous faites de l’inflammation, votre médecin pourrait vous donner des stéroïdes.

Signaler les effets secondaires

Assurez-vous de mentionner vos effets secondaires à l’équipe de soins. Les effets secondaires peuvent se manifester n’importe quand pendant l’immunothérapie, tout de suite après ou quelques jours voire quelques semaines plus tard. Il arrive que des effets secondaires apparaissent des mois ou des années à la suite de l’immunothérapie. La plupart disparaissent d’eux-mêmes ou peuvent être traités, mais certains risquent de durer longtemps ou d’être permanents.

Votre équipe de soins est là pour vous. Plus vite vous leur mentionnez tout problème, plus rapidement ils pourront vous dire comment aider à les soulager.

Informations sur des médicaments anticancéreux spécifiques

Les renseignements sur des médicaments spécifiques changent régulièrement. Apprenez-en davantage sur les sources d’information sur les médicaments ainsi que sur les sites où vous pouvez obtenir des renseignements sur des médicaments spécifiques.

Questions à poser sur l’immunothérapie

Apprenez-en davantage sur l’immunothérapie. Afin de prendre les bonnes décisions pour vous, posez des questions sur l’immunothérapie à votre équipe de soins.

Révision par les experts et références

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