Portrait

«On ne peut jamais trop dire Je t’aime»

Vincent assis près d'une fenêtre
Vincent sitting by a window

Vincent et sa sœur ne pourraient être mieux placé pour comprendre ce qu’il en retourne lorsqu’un membre de notre famille est touché par le cancer. En novembre 2013, leur mère, Lyne, a reçu un diagnostic de cancer du poumon.

Mais pour Vincent et sa sœur, ce diagnostic n’était pas leur première expérience avec la maladie. En effet, leur père est décédé des suites d’une leucémie lorsqu’ils étaient âgés respectivement de 4 et 6 ans et leur grand-mère d’un cancer du sein en 2016.

Malgré cette certaine accoutumance avec le cancer, l’annonce du diagnostic de leur mère n’allait pas moins changer le cours normal de leur vie.

Un diagnostic et puis deux…

En novembre 2013, la mère de Vincent, Lyne, était aux prises avec de violents maux de tête et nausées. Vincent et sa sœur l’amenèrent donc d’urgence à l’hôpital où elle fut opérée avec succès d’un anévrisme. Les médecins remarquèrent alors une toux persistante chez leur patiente, ce qui les inquiéta. Lyne passa une scintigraphie (un scan) qui dévoila un cancer du poumon.

Pour Vincent et sa sœur, un cauchemar revenait les hanter; leur père était décédé d’une leucémie quelques années auparavant et leur grand-mère était elle-même atteinte d’un cancer du sein. La petite famille décida donc de faire face de plein front à cette nouvelle aventure. Ensemble.

Lyne amorça donc ses traitements qui semblaient prometteurs. « Elle menait une vie presque normale », mentionne Vincent. Mais quelques mois plus tard, à l’été 2014, la mère de Vincent commence à perdre la mémoire et à présenter des troubles cognitifs. Les adolescents, voyant l’état de leur mère dépérir au courant de l’automne, n’apprendront qu’en décembre 2014 ce qui en retourne; le cancer de leur mère s’est propagé au cerveau.

Vincent et sa sœur ne pouvait en croire leurs oreilles. Leur mère Lyne et leur grand-mère étaient toutes deux affligées par cette maladie qui nécessite beaucoup d’attention et de soins. Les deux adolescents prirent donc une décision importante quelques mois après le nouveau diagnostic de leur mère; le temps était venu de se consacrer au besoin de leur famille.

Un passage accéléré de l’adolescence vers l’âge adulte

« Ma sœur et moi avons dû grandir vite. Il nous fallait être là pour elle, comme elle l’avait toujours été pour nous», se rappelle Vincent.

C’est ainsi qu’en octobre 2015, Vincent et sa sœur, alors âgés respectivement de 17 ans et de 19 ans, prirent l’importante décision de mettre leurs études de côté pour l’année à venir et de devenir proche aidant à temps plein.

En plus de s’organiser pour s’occuper à tour de rôle de leur mère et de leur grand-mère, les deux jeunes adultes décrochent des emplois à temps partiels afin de subvenir au besoin de tous.

Malgré leur dévouement et leur organisation remarquable, ils avaient peine à joindre les deux bouts. Les dépenses de loyer, de nourriture, de couches, de médicaments et de déplacements prenaient le dessus sur leur bonne volonté et leurs efforts.

La petite famille se tourna alors vers la Société canadienne du cancer (SCC) afin de voir s’il était possible de recevoir une aide financière.

« Nous avons été très soulagés lorsque la SCC nous a offert de l’aide financière pour nous aider à payer les coûts liés au transport. Ma mère a aussi eu recours à un prêt d’une prothèse capillaire », se souvient Vincent.

La perte d’un être cher

En janvier 2016, Pauline, la grand-mère de Vincent, décède. Un deuil pour le jeune homme, qui était attaché à celle-ci mais qu’il n’aura pas le temps de faire. « Ma mère avait besoin que je sois fort et présent. »

Quelques mois plus tard, en mai 2017, la mère de Vincent décède à son tour. « J’ai perdu ma mère, mais aussi ma confidente et ma meilleure amie », se remémore avec émotions Vincent.

« Ma mère était tout pour moi. Elle a été, ma force de vivre et m’a donné envie d’être une meilleure personne. Sa grande bonté et son amour m’ont guidé toute ma vie. Je pouvais compter sur elle, elle était toujours là pour moi. »

Vincent assis avec une fille près d'une fenêtre
Vincent sitting with a female by a window

La vie est plus forte que le cancer

Aujourd’hui, la vie a repris son cours et Vincent est de retour sur les bancs d’école. Celui qui, pendant de nombreuses années, avait peu de temps pour les sorties entre amis, est aujourd’hui soutenu par ceux-ci et heureux de profiter de chaque moment que la vie lui accorde. Vincent n’a toutefois jamais regretté un instant de mettre en suspend ses amitiés. « Je préférais rester auprès de ma mère et profiter de chaque moment. »

Maintenant, Vincent comprend qu’on ne peut jamais trop dire « Je t’aime ». « Il faut profiter des moments avec ceux qu’on aime et il faut donner pour recevoir afin que les personnes qui nous sont chers ne meurent plus du cancer. »

L’importance de donner

Aujourd’hui bénévole pour la SCC et participant au Relais pour la vie , Vincent aimerait que son expérience puisse aider d’autres personnes. Messager de l’importance de donner, Vincent ne rate pas une occasion d’expliquer pourquoi il est si important de s’impliquer pour la cause du cancer et comment les dons collectés peuvent faire une différence.

« Il faut que la recherche continue. Dans 10 ans, la mère de quelqu’un d’autre survivra peut-être grâce à de nouveaux traitements. Grâce à vos dons, la SCC investit dans la recherche et aide les familles en les soutenant émotionnellement et financièrement. Jamais ma sœur et moi n’aurions passé à travers cette aventure sans leur aide précieuse. Le cancer touche tout le monde. Donner, c’est une question de solidarité humaine, de générosité. Un acte d’espoir… »